Besançon : syndicalisme, gilets jaunes... Ce qu'il faut retenir de la visite du patron de la CFDT Laurent Berger

Le syndicaliste était en visite à Besançon, ce jeudi. Il a rencontré les représentants d'une usine de métallurgie et en a profité pour livrer son point de vue sur l'actualité. Alstom, "gilets jaunes", syndicalisme : on vous résume ce qu'il faut ren retenir.

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Le numéro 1 de la CFDT, Laurent Berger, était en visite à l'entreprise Stanley Tools de Besançon ce jeudi 7 février. Comme il le fait souvent en région, il est venu rendre visite aux militants syndicaux de l'usine et faire l'état des lieux des problématiques. Même si dans l'ensemble, les relations entre sydicats et patronat sont cordiales.

Et à Stanley, le principal problème vient du changement de site, fin 2018. Auparavant installée à Laissey, dans le Doubs, l'entreprise a souhaité regrouper son activité dans la capitale franc-comtoise à cause des "contraintes géographiques et environnementales qui limitent le développement de l’usine de Laissey et rendent trop onéreuses les mises aux normes indispensables à sa montée en puissance", indiquait l'Usine Nouvelle.
 
Les deux sites sont distants de 20 kilomètres et aucun salarié n'a été licencié, mais ce déménagement pose malgré tout problème au niveau du transport"Laurent Berger a aussi son rôle à jouer : le transfert de site a posé problème à certains salariés. Plusieurs personnes ont construit à Laissey pour être tranquilles et n'ont pas le choix que de rester là-bas", a expliqé Kebé Babacar, délégué du personnel.

Les salariés ont déjà obtenu gain de cause avec une prime de déplacement pour ceux qui habitent loin de leur lieu de travail. "On dit beaucoup que le syndicalisme n'aurait rien obtenu dans les 10 dernières années. Mais ici, s'il n'y avait pas de force syndicale, il y aurait eu un déplacement de site, peut-être avec perte d'emploi, pas la même attention sur les conditions de travail", a repris Laurent Berger.
 
 

"Totalitarisme" de certains "gilets jaunes"


Le patron de la CFDT a profité de sa visite à Besançon pour livrer son analyse du mouvement des "gilets jaunes". Pour lui, pas question de dire que ce mouvement, lancé en novembre 2018, a obtenu plus que les syndicalistes en quelques décennies : "C'est faux, archi-faux, rétorque-t-il. Pour ce qui est de la métallurgie, aucune entreprise n'a accordé cette prime de 1 000 euros." Une prime exceptionnelle défiscalisée, voulue par Edouard Philippe, que les entreprises pouvaient accorder à leurs salariés lors des fêtes de fin d'année.

Laurent Berger, qui ne s'est jamais beaucoup exprimé sur les "gilets jaunes", a mis en garde contre "la violence" de certains manifestants qui serait "mortifère pour notre démocratie". "On a une société qui est en train de s'hystériser. Nos locaux à Dijon ont été envahis, il y a eu des violences. A partir du moment où on croit que celui qui ne pense pas comme nous est un ennemi qui n'est pas légitime, on est dans le totalitarisme. Quand on est obligé de revêtir un gilet jaune à un barrage, c'est une forme de totalitarisme. C'est le début du chaos démocratique", a-t-il repris.
 
Pour lui, pas de doute : les syndicats sont toujours légitimes à l'ère des "gilets jaunes", même si quelques "remises en question" s'imposent. Et selon Laurent Berger, c'est au gouvernement de faire un pas vers eux : "Il doit être plus attentif aux revendications des syndicats. Il faut qu'il écoute les représentants des plus grandes tendances de la société et qu'il n'essaie pas de les contourner."

En creux, il critique la réponse d'Emmanuel Macron aux "gilets jaunes" au début du mois de janvier. "Le gouvernement a répondu à la violence (...) il faut qu'on s'interroge sur la démocratie qu'on veut", a rétorqué le patron de la CFDT. Malgré tout, le syndicat a décidé de s'investir dans le grand débat national lancé il y a quelques semaines. Une manière de répondre avec ses moyens à ce que Laurent Berger appelle une "crise démocratique".

 
La fusion Alstom-Siemens, "un danger pour l'emploi"
Comme la plupart des syndicats, la CFDT était opposée à la fusion entre les géants ferroviaires français et allemands. Elle jugeait que ce rapprochement "comportait de gros risques pour l'emploi".

"L'Europe peut protéger son industrie autrement que par la concentration d'activité. Maintenant, quid de l'avenir, s'est questionné Laurent Berger. Il faut créer le projet industriel d'Alstom et les équipes CFDT vont être mobilisées dans ce sens."
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