Le symbole de la résistance au projet d'éco-quartier des Vaîtes à Besançon a été démonté le 3 janvier par des riverains et militants écologistes. A la suite d'un "sabotage d'une sangle" fin décembre, les opposants au projet ont estimé qu'il était trop dangereux de laisser la tour en état.
Depuis le second confinement et le retour des frimas, la Vigie des Vaîtes n'était plus régulièrement occupée par les militants de ANC Cop 21 et Extinction Rebellion. Fin décembre, le président de l'association "Les Vaîtes" et riverain de la ZAD, Eric Daclin, avait remarqué qu'une des sangles qui tient l'édifice a été sectionnée.
Avec cette sangle sectionnée, certes réparée mais avec le risque que le ou les saboteurs récidivent, il n'était plus possible de laisser la tour en l'état sans surveillance la nuit.
D'où la décision de démonter cette Vigie installée depuis la mi-juin sur le site des Vaîtes. Un symbole contre la "bétonnisation des Vaîtes" et pilier d'une ZAD, une Zone à Défendre pour les militants de Extinction Rebellion et ANC COP 21.
Sur le blog de l'association Les Vaites il est précisé que "la vigie a été démontée en douceur, toutes les pièces ont été rangées et stockées dans le plus grand respect des règles de l'art". Rencontrée sur place, Noëlle Ledeur, opposante au projet de la mairie porté par Territoire 25, rappelle qu'il n'est "pas question de démolir un symbole comme si on l'abattait pour le détruire". Si ces pièces ont été rangées, c'est pour éventuellement reservir. "On est déterminé à poursuivre le combat" poursuit Noëlle Ledeur.
Determinés à "poursuivre le combat"
Riverains, membres des associations Les Vaîtes et les Jardins des Vaites, militants de Extinction Rebellion et ANV COP 21 sont tous opposés au projet d'aménagement des Vaîtes, un secteur de Besançon où des maraîchers sont installés depuis des générations. Initié par l'ancienne équipe municipale, ce projet prévoit une ZAC et des logements desservis par le Tramway de Besançon.
L'aménagement des Vaîtes a été l'un des dossiers chauds de la campagne électorale pour les Municipales. Anne Vignot, une fois élue maire de Besançon au printemps dernier, sous l'étiquette EELV-PS-PCF-Géneration.s, a mis en place un « GIEC local », pour décider de concert avec les citoyens, du futur de l’écoquartier des Vaîtes. Elle l’a réaffirmé le 28 juin 2020, juste après l'annonce de sa victoire : les décisions ne pourront être prises sans avoir consulté les habitants.
Au fait, quand est-ce que le GIEC, instance consultative et totalement indépendante (?), doit-il donner son avis concernant les Vaites ? Cela fait déjà 6 mois qu’@Anne_Vignot est en place et zéro avancée de ce dossier. #Besancon https://t.co/h6mdEQcLt6
— Urbex (@Julien23815795) January 4, 2021
Aujourd'hui, les représentants des associations de défense du quartier des Vaîtes reprochent à la municipalité son manque de transparence sur ce GIEC. C'est un universitaire bisontin, Hervé Richard, qui en a accepté la présidence mais les associations ne parviennent pas à connaître la composition de ce groupe de travail. "C'est l'obscurantisme le plus total" déplore Eric Daclin, président de l'association Les Vaites créée en 2005. Claire Arnoux, coprésidente de l'association "Les jardins des Vaîtes", reproche à la mairie de ne pas avoir communiqué la lettre de saisie de ce GIEC.
Anne Vignot continue à prôner le dialogue sur ce dossier de l’éco quartier des Vaites
La maire écologiste de Besançon se dit très contente que cette tour soit démontée, elle présentait un danger. “De toute façon, il n’y a plus personne sur le terrain, et va se mettre en place le dispositif que j’avais promis à savoir un GIEC, une étude, un conseil citoyen, et après on discutera de façon très factuelle sur l’avenir de ce quartier” explique la maire de Besançon.
Pour les opposants au projet d'éco quartier, le combat judiciaire devrait se poursuivre sur le fond devant le tribunal administratif d'ici quelques mois. L'association "Les jardins des Vaîtes" a obtenu l'arrêt des travaux. Une décision qui est remonté jusqu'au Conseil d'Etat. Cette mesure ne concerne pas le secteur actuellement occupé par des maraîchères bio. Sur leur terrain, une école devrait être construite. Si la mairie dépose un permis de construire, il serait immédiatement contesté. Les opposants au projet des Vaîtes mettent en avant la nécessité de maintenir des surfaces agricoles d'autant plus que la terre est particulièrement fertile à cet endroit.