Enseignants, militants ou simples voisins ont décidé de se retrouver cet après-midi à 17h30 devant la préfecture de Besançon pour tenter de s'opposer à l'expulsion d'une famille du Kosovo arrivée à Besançon en 2013. La police est venue ce matin les chercher pour qu'ils quittent le territoire.
Déboutée du droit d'asile, la famille avait reçu en mars dernier une obligation de quitter le territoire français. Pour ses défenseurs, cette expulsion met en danger le couple et leurs quatre enfants âgés de 6 à 15 ans. Si la famille retourne dans son village, elle est menacée de représailles en raison d'une vendetta qui a déjà coûté la vie à un membre de la famille.
En juillet dernier, ils avaient fait partie des familles parrainées pour éviter une expulsion en plein milieu de l'été. Trente-six enfants et leurs familles, originaires des Balkans, avaient été parrainés par un groupe de citoyens et d'élus qui font désormais partie d'un réseau d'alerte et de solidarité en cas de menaces d'expulsion.
Ce matin, à sept heures, la police est venue interpeller la famille logée à l'abri d'urgence de l'ancienne maternité Saint-Jacques. La mère a été prise d'un malaise et conduite aux urgences de l'hopital Jean Minjoz. Les autres membres de la famille ont été conduits au commissariat de police. Des membres du réseau d'alerte ont pu les rencontrer. Cet été, une autre famille originaire des Balkans a été expulsée vers le Kosovo.
En fin d'après-midi, la mère de famille était toujours à l'hôpital mais le reste de la famille aurait été envoyé dans un centre de rétention à Rouen avant d'être renvoyé au Kosovo. Une délégation du réseau d'alerte a été reçu par le préfet du Doubs qui a confirmé la necessité de "libérer" des places d'accueil pour pouvoir recevoir des réfugiés irakiens et syriens.