En groupe, souvent même en nuée, ils peuplent les villes comme les campagnes : les moineaux font partie des oiseaux les plus communs en France. En ce 20 mars, pour leur journée mondiale, voici trois choses que vous ne savez peut-être pas sur ces petits passereaux.
Leurs piaillements habillent la quasi-totalité des zones habitées : les moineaux font partie des oiseaux les plus répandus en France. Cependant, dans cette grande famille qui compte près de 32 espèces, seules quelques-unes vivent dans nos territoires.
À l'occasion de la journée mondiale des moineaux, le 20 mars, Samuel Maas, ornithologue à la LPO Bourgogne-Franche-Comté, nous en apprend plus sur nos petits voisins.
Moineau domestique et moineau friquet : les plus communs
Sur les 32 espèces de moineaux dans le monde, seules cinq vivent en France : le moineau domestique, le moineau friquet, le moineau soulcie, le moineau espagnol et le moineau cisalpin. Les trois derniers vivent principalement dans le sud de la France, sur certaines zones seulement.
En Bourgogne-Franche-Comté, comme toute la partie nord du pays, on croise donc des moineaux domestiques et des moineaux friquets. Le premier est plutôt "le moineau des zones habitées" explique Samuel Maas. Sa population est estimée entre 2 et 10 millions de couples en France. Le second, est "plutôt le moineau de la campagne".
Pour les différencier, deux informations principales : "le moineau domestique, le mâle et la femme ne se ressemblent pas du tout" décrit Samuel Maas. Le mâle a la tête plutôt grise, la femelle plutôt marron, avec des sourcils clairs et marqués. Alors que, "chez le moineau friquet, les deux sexes sont relativement similaires" : "la petite particularité du moineau friquet, c'est qu'ils ont une petite tache noire ovale sur la joue".
Des oiseaux très sédentaires
Le moineau domestique est particulièrement sédentaire : "ils vont rester au même endroit toute l'année, le même village, le même lieu" explique Samuel Maas. Les groupes de moineaux domestiques se mélangent très peu. "À Besançon par exemple, les moineaux de la Citadelle ne sont pas ceux du quartier Battant : chaque population a sa zone" décrit l'ornithologue.
Entre 2001 et 2019, sa population aurait baissé de 4,9% environ d'après les organisations en charge des suivis des oiseaux. "Il va se contenter de peu, de la moindre anfractuosité : on en voit même dans les stations essences" déclare Samuel Maas.
Friand des insectes, et en particulier des larves, il participe à réguler leurs populations. "Comme toutes les espèces, le moineau a son rôle". "Ils font partie de la chaîne alimentaire, ils alimentent aussi des rapaces" ajoute l'ornithologue.
Le moineau friquet : une espèce menacée
Le moineau friquet connaît lui "un déclin très alarmant ces dernières années" s'inquiète Samuel Maas. Les moineaux friquet sont classés "espèce nicheuse en danger". Entre 2001 et 2019, il est estimé que le nombre de moineaux friquet a baissé de 60,2%.
"C'est un oiseau qui souffre pas mal de la diminution des ressources alimentaires, sans doute avec l'agrochimie" explique l'ornithologue. "Et puis il y a la raréfaction des sites à reproductions". Contrairement à son cousin domestique, le moineau friquet est plus exigeant : il s'installe dans les cavités des murs ou des arbres. En Franche-Comté, "on ne l'a pas au-dessus de 800 mètres".
Pour l'aider, "il faudrait limiter l'usage des produits chimiques" revendique Samuel Maas. À l'échelle des particuliers, on peut aussi "laisser sur pied des arbres morts", lorsque c'est possible, ou "mettre des nichoirs pour apporter des solutions".
Pour maintenir ces deux espèces de moineaux, la LPO Bourgogne-Franche-Comté mène plusieurs actions, comme des campagnes de poses de nichoirs et de sensibilisation des acteurs du bâtiment.
