"Ça fait 20 ans que je travaille et j’ai l’impression d’avoir toujours le même salaire" : femmes fonctionnaires, en grève, elles dévoilent leurs salaires

Ce mardi 19 mars, 5,7 millions d'agents publics étaient appelés à se mobiliser pour obtenir une meilleure rémunération et de meilleures conditions de travail. 300 personnes ont répondu présent à Besançon (Doubs). Gros plan sur trois fonctionnaires qui manifestaient.

Gisèle, agent territorial depuis 21 ans, 1 500 euros par mois

Entre les banderoles qui claquent au vent et les sonos qui déversent les chants révolutionnaires, Gisèle semble toute discrète. Mais entourée de ses collègues syndiqués, elle entend bien se battre pour la revalorisation du point d'indice des fonctionnaires, mot d'ordre de cette journée d'action.

"Ça fait 20 ans que je travaille et j’ai l’impression d’avoir toujours le même salaire. Ça ne bouge pas. C’est injuste", raconte cet agent de restauration scolaire. Son métier a évolué. Les normes d'hygiène sont devenues plus draconiennes, les responsabilités se sont accrues. Une nouvelle réalité que cette fonctionnaire souhaiterait voir se répercuter sur son salaire.

Gisèle l'affirme, elle est obligée de faire des sacrifices. "Tout a augmenté sauf le salaire. Je fais attention à l’essence, à l’alimentation... Il n’y a plus de loisirs. À part aller travailler, rentrer, boulot, dodo, c’est tout ce que je fais maintenant."

Leslie, infirmière depuis 23 ans, 2 300 euros par mois

Leslie, 23 ans de service à l'hôpital public, veut conserver le feu sacré. "Pour mes patients !", précise cette infirmière. Mais elle assure avoir vu les conditions de travail se dégrader "de façon catastrophique".

"Plus personne n’est pris en compte, ni les soignants, ni les patients. On cavale toute la journée, ça se répercute forcément sur les soins. Et nous, on peut se faire mal. Les risques de troubles musculosquelettiques sont importants pour les soignants. Et moins on est nombreux, plus ils sont importants. Or, quand quelqu’un se flingue une épaule, c’est irréversible", explique cette dernière.

Quid du salaire ? "Ils ne suivent pas, il n’y a pas de reconnaissance de l’utilité de nos métiers. Vous rajoutez à cela les conditions de travail dégradées, la profession n’est évidemment pas attractive pour les jeunes", déclare Leslie, qui se désole devant la maigreur du cortège.

Christelle, enseignante depuis 20 ans, également directrice d'école, 3 000 euros bruts par mois

"Je suis là aujourd’hui pour défendre la fonction publique. Car c’est très important pour que tous les usagers soient traités au même niveau quels que soient leurs besoins, leurs moyens financiers et l’endroit où ils vivent", les mots de Christelle sonnent. Elle est fière d'être enseignante, elle aime "se mettre au service des autres".

Bien sûr, elle ne serait pas contre un coup de pouce financier sur sa fiche de paie. Mais ce n'est pas ce qui motive le plus sa présence dans le cortège des manifestants. Christelle réclame plus de moyens pour l'école "loin de la belle vitrine que nous vend le ministère".

"Je rêve d'une école mieux dotée en personnels, des personnels bien formés et biens rémunérés, d'une école plus inclusive qui s'occupe bien de tous les élèves, où l'enseignant ne culpabilise pas quand il tombe malade s'inquiétant de ne pas être remplacé", soupire cette institutrice.

Ce jeudi, ils étaient plusieurs syndicats à voir déposé des préavis de grève dans la fonction publique. Ces organisations syndicales sont la CFDT, CFE-CGC, CGT, FA, FO, Solidaires, UNSA, FSU. Elles refusent une année blanche sans augmentation pour les fonctionnaires et déplorent l’absence de toute perspective de mesures générales d’augmentation des rémunérations dans la fonction publique dans un contexte d’inflation encore soutenue. Les syndicats réclament des négociations et notamment une revalorisation du point d’indice des fonctionnaires.

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