Chants et saluts nazis dans les rues de Besançon : "Une culture néonazie qui s’installe et qu’il faut combattre" réagit la maire de la Ville

Un groupe de jeunes hommes entonnant des chants nazis et défilant bruyamment dans les rues du centre-ville a été vu à Besançon, dans la nuit de samedi 27 à dimanche 28 août. L'inquiétude grandit. La maire réagit. Explications.

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Que s'est-il passé dans les rues du centre-ville de Besançon dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 août, entre 2h et 3h du matin ? Selon plusieurs témoins, une quinzaine de militants d'ultra-droite a bruyamment déambulé dans les rues du centre-ville de Besançon, entonnant des chants militaires allemands, collant des stickers identitaires et SS sur du mobilier urbain et faisant des saluts nazis dans les rues. Ils ont été remarqués par plusieurs habitants, notamment dans le quartier Rivotte et rue Bersot.

“Toufik de Planoise”, blogueur et militant antifasciste a dénoncé ces faits dans un article paru sur le blog Kawa-TV. "Ils étaient une petite vingtaine bien alcoolisés, certains tendaient le bras en criant “Sieg Heil“" rapporte un témoin de la scène, cité par ce dernier.

"Il faut les sanctionner"

La municipalité est au courant de ces agissements et n'a pas l'intention de laisser faire, comme nous le précise Anne Vignot, maire EELV de Besançon. "Ce n’est pas la première fois qu’il y a des néonazis qui viennent provoquer. On sait qu'ils viennent particulièrement les jeudis. Ils ont des rituels. C’est la preuve qu’il y a une culture néonazie qui s’installe et qu’il faut absolument combattre" explique-t-elle fermement. Elle annonce que la Ville va "agir sur le droit".

"On demande à la police de prendre en considération les actions qui sont menées par ces groupuscules, et nous allons vérifier avec le procureur de la République la capacité qu’on a à emmener en justice les individus qui bafouent les valeurs de la République, parce qu’il faut les sanctionner" poursuit-elle, rappelant les valeurs d'égalité, de liberté et de fraternité "chères à notre ville".

C'est un combat qu'il ne faut jamais abandonner. La dégradation sociale et démocratique dans laquelle ils voudraient nous entraîner est juste absolument inadmissible. 

Anne Vignot, maire EELV de Besançon

"Il a été porté à notre connaissance qu’un groupe d’individus aurait exhibé des banderoles en centre ville et créé du chahut. On procède à des vérifications" , explique quant à elle la police de Besançon, précisant brièvement : "On n’est pas capable de dire à ce stade qu’il s’agissait d’un groupe politisé d'ultra-droite". 

► À lire aussi : Besançon : comment l’ultra-droite nationaliste réinvestit la capitale comtoise et le fait savoir

Un bar du centre-ville QG d'identitaires ?

Avant leur virée dans les rues bisontines, le groupe de jeunes hommes participait à une soirée anniversaire dans l'un des bars du quartier Rivotte, le Shake Pint. C'est de cet endroit qu'ils ont commencé leur défilé revendicateur. Certains d'entre eux y auraient leurs habitudes. Selon nos sources, plusieurs agressions verbales ont d'ailleurs déjà eu lieu non loin et même sur la terrasse, notamment contre une personne homosexuelle. Régulièrement et depuis plusieurs mois, des tags et des stickers d'ultra-droite du groupe "VDL BSK" fleurissent dans ce quartier, sur les poteaux de signalisation, comme nous vous en parlions dans cet article. Des croix gammées ont même été inscrites à certains endroits. 

L'inquiétude monte du côté des riverains de ce quartier de la boucle. Joint par nos soins, Aurélien Palanchini, gérant du bar pointé du doigt pour son hospitalité envers les groupes affiliés à l'ultra-droite néonazie, a finalement accepté de répondre à nos questions. Il confirme que la bande a quitté son établissement samedi après une soirée anniversaire, aux alentours de 2h30. Selon lui, la soirée a été calme, en tout cas dans son bar. "Une fois dehors, ils ont mis leur musique oui, mais après ils sont partis. Je ne sais pas ce qu'ils ont fait après" dit-il.

"Je sais très bien qui ils sont, mais on n'a pas le choix de les accueillir. Je n'ai pas le droit de refuser des clients. Cela s'appelle de la discrimination et c'est interdit. Je ne fais pas de politique" conclut le gérant.

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