De nombreuses rumeurs circulent sur les avions militaires qui survolent la région. Le porte-parole de l'armée de l'air a répondu à nos questions.
Une pétition prend de l'ampleur dans la région. Elle dénonce les nuisances sonores causées par le survol d'avions militaires en Franche-Comté, au-dessus des habitations et a réunit plus de 500 signatures en quelques jours.
La zone aérienne comtoise est utilisée par les militaires pour l'entraînement des pilotes de chasse. Les appareils décollent principalement de la base aérienne de Luxeuil-les-Bains et survolent les environs. Mais de nombreuses rumeurs et fausses informations circulent autour du survol de la région.
L'aviation suisse vient-elle en France pour s'entraîner ? Les avions sont-ils de plus en plus nombreux ? Le colonel Cyrille Duvivier, porte-parole de l'armée de l'air, a répondu à nos questions.
Quelle est la fréquence des survols ?
"Les appareils militaires occupent la zone au-dessus de la région moins d'une heure par jour en moyenne. Elle fait partie des zones les moins activées en France", explique le colonel Duvivier. Dans d'autres zones en France, ce chiffre peut grimper jusqu'à 4 heures par jour.
Par ailleurs, le plancher de vol de cette zone, c'est-à-dire l'altitude de vol la plus basse, est relativement haut. En Franche-Comté, il est situé à 3 km alors que dans d'autres régions, il peut descendre jusqu'à 150 mètres. Des zones souvent moins habitées, mais pour lesquelles les nuisances sont plus importantes.
Sont-ils de plus en plus nombreux ?
Les avions militaires ont été légèrement plus nombreux dans l'espace aérien Franc-comtois cette année. En augmentation de 5% par rapport à 2017, une hausse à peine perceptible selon le porte-parole de l'armée de l'air.
"Nous sommes conscients de la gêne que provoquent ces survols. C'est pourquoi, sous réserve que cela ait été demandé aux autorités militaires territoriales, des zones d’entraînement ne sont parfois pas activées pour permettre le bon déroulement d’événements très particuliers nécessitant des créneaux de silence ", ajoute Cyrille Duvivier. Ce fut le cas par exemple pour l'examen du bac.
Pourquoi les entend-on plus en été ?
L'activité aérienne n'est pas forcément plus importante en été, mais les conditions météorologiques peuvent induire en erreur... "La propagation du son dépend des conditions météo, reprend le porte-parole. Les couches nuageuses absorbent le bruit des appareils, qu'on n'entend parfois quasiment plus au sol. Mais quand le ciel est clair, le bruit se propage sans obstacle".
Et comme la zone utilisée au-dessus de la Franche-Comté est un espace aérien de haute altitude, les appareils se situent plus souvent au-dessus des nuages en hiver.
Pourquoi y a-t-il des vols de nuit ?
Comme évoqué précédemment, les pilotes survolent la région pour s'entraîner. "Les missions nocturnes sont nombreuses en opérations extérieures car c’est un facteur limitant de plus pour nos adversaires. Il faut donc former et entraîner nos équipages de combat à cet environnement propre", reprend le colonel Duvivier.
Les vols nocturnes peuvent se dérouler les lundis, mardis et jeudis. Mais souvent, les commandants de base essayent de faire en sorte qu'ils n'aient lieu qu'une fois par semaine.
Pourraient-ils s'entraîner plus loin ?
Il est vrai que les pilotes décollent de Luxeuil-les-Bains, mais pourquoi ne pas aller s'entraîner plus loin, au-dessus de zones moins peuplées ? Premier problème : le coût que cela engendrerait. "Toute notre activité, qu’elle soit d’entraînement ou en opérations, est financée par l’impôt. Je pense que les Français ne comprendraient pas que les zones soient à l’autre bout du pays, ce qui imposerait de longs transits aller et retour", détaille le porte-parole de l'armée de l'air.
De plus, le temps de trajet pour rejoindre la zone réduirait le temps d'entraînement des pilotes. Éviter la région n'est donc pas envisageable.
L'aviation suisse vient-elle en France ?
"Il peut arriver que les pilotes suisses viennent s’entraîner en France, mais c'est très marginal. Ils utilisent cette zone de haute altitude 20 fois moins que nous, alors que nous l'utilisons déjà à peine une heure par jour." Le calcul est vite fait.
Par ailleurs, une phase d'entraînement commun a eu lieu cet été avec l'aviation suisse, mais elle terminée.