L'illustratrice et autrice franc-comtoise Sophie Lambda partage ses dessins, pendant le confinement lié à l'épidémie engendrée par le coronavirus. A découvrir par ici.
Sophie Lambda, illustratrice et autrice de BD originaire de Vesoul, s'est faite récemment remarquée avec sa première BD baptisée "Tant pis pour l'amour", racontant son histoire de coeur avec un pervers narcissique.Avec son coup de crayon chaleureux, la jeune femme de 33 ans, croque la vie quotidienne avec humour et sans concession. Depuis la mise en place du confinement en France en raison de l'épidémie de covid-19, Sophie Lambda publie chaque jour un nouveau dessin sur les réseaux sociaux. A travers son regard, on y découvre des dessins drôles, engagés et parfois même révoltés.
"Garder une trace de ce qu’on vit"
"J’ai commencé ce carnet car j’ai senti que l’on vivait un changement majeur. Une situation inédite. Et que le dessin permettrait à mon niveau de garder une trace de ce qu’on vit, d’un point de vue peut-être un peu plus ludique que les infos ou les futurs livres d’histoire" nous explique la jeune femme.
Son carnet de confinement débute avec la première allocution du président de la République Emmanuel Macron, lorsqu'il a annoncé que nous étions "en guerre" contre le coronavirus. Ensuite, chaque jour, les histoires de Sophie Lambda nous font découvrir son état d'esprit, la manière dont elle appréhende le confinement et le regard qu'elle porte sur une situation totalement inédite, partagée par l'ensemble de la population française.
"Et moi qui pensais que le fascisme couperait la population en deux. Non, c’est le PQ" écrit-elle en description du dessin confinement #4, alors que certains Français se ruent sur le papier toilette dans les supermarchés, créant ainsi la stupéfaction d'une autre partie de la population.
"J’essaie de rester focalisée sur la vraie vie, sans la romancer et avec de la dérision, sinon on ne s’en sort pas. Aussi je réfléchis sur l’impact que ça a sur la nature, et à quel point finalement l’humain mérite peut-être ce qui lui arrive. On a pressé la nature comme un citron trop longtemps" nous détaille Sophie Lambda.
Lorsqu'il s'agit d'aborder la question des centaines de milliers de soignants qui oeuvrent dans les hôpitaux, dans les EHPAD ou dans d'autres structures pour porter assistances aux personnes fragiles, la dessinatrice ne mâche pas ses mots, et c'est d'ailleurs pour ça qu'elle fait mouche : "J’en profite pour dire que le personnel soignant, oui il chie des ronds de chapeau en ce moment, mais en fait, il en chie toute l’année. Ma maman est infirmière et je sais à quel point c’est un métier dur et sous-payé. Et qu’on leur trouve des masques bordel... Vous êtes des héros tous et toutes vraiment. Merci d’être là !"
"Ça serait le bonheur que tout ça serve à quelque chose. Que nos dirigeants réalisent enfin que l’on scie la branche sur laquelle nous sommes assis depuis trop longtemps. Il serait temps de changer les choses, vraiment. Malheureusement je pense que l’on va mettre les bouchées doubles une fois que tout ça sera fini et que nous n’aurons rien appris. Le capitalisme a encore de beaux jours devant lui" conclut-elle.
Pour découvrir le carnet de confinement de Sophie Lambda, c'est par là ou par ici.