Des prélèvements débutent dans la station d’épuration de Port-Douvot (Doubs). Les échantillons d’eaux usées seront analysés régulièrement pour connaître la présence du coronavirus et son évolution.
Après Marseille ou Paris, le covid-19 va-t-il parler dans les eaux usées de l’agglomération de Besançon ? La ville rejoint le réseau Obépine Un observatoire épidémiologique des eaux usées qui devrait comporter à terme 150 stations de traitement des eaux usées en France. Objectif : y détecter la trace du covid-19.
“Dans le cadre d’Obépine, nous faisons 10 prélèvements par mois à l’entrée de la station. On utilise un préleveur automatique qui prélève sur 24 heures, puis nous récupérons un bidon de nos eaux usées, où est prélevé ensuite la quantité d’un flacon” explique Maryse Kolly, laborantin de Port Douvot.
70 collectivités participent déjà au réseau. Besançon souhaitait le rejoindre, et a été sollicité en même temps, explique Christophe Lime, président de la régie des eaux et de l’assainissement du Grand Besançon.
La principale station d'épuration du Grand Besançon a été choisie pour réaliser cette surveillance
La station de Port Doubs traite les eaux usées de 200.000 habitants et 25 communes. “Ces prélèvements vont servir à détecter très rapidement la présence du covid-19, sa composition, le nombre de personnes touchées sur une localité. On peut voir en quelques jours le nombre de cas et une possible augmentation", précise l’élu. La Préfecture peut ainsi avoir un temps d’avance et réagir si l’épidémie s'emballe à un moment.
“Ce sont les premiers prélèvements, il va y en avoir deux par semaine pendant plusieurs semaines selon un protocole national. Tous les échantillons sont transmis dans le même laboratoire pour avoir les mêmes critères d’analyse” ajoute l’élu.
Dans le cadre du réseau Obépine, les prélèvements sont réalisés à l’entrée de la station. Mais pas à la sortie. “Il semble se confirmer qu’après traitement des eaux usées, et la méthanisation de nos boues, nous arrivons à éliminer complètement le covid à l’intérieur de ce type de traitement” rassure Christophe Lime.
A Marseille, les marins pompiers utilisent déjà cette technique d’analyse des eaux usées depuis des mois. Cette stratégie prédictive de surveillance des eaux usées, permet d’observer "une circulation plus forte du virus" depuis quelques jours. La situation virale est "inquiétante" à Marseille, a jugé dimanche 17 janvier Benoît Payan, le maire PS de la ville, où au moins huit cas liés au variant anglais du virus à l'origine de la maladie ont été identifiés au sein d'un cluster familial.