Le Procureur de la République de Besançon tiendra une conférence de presse ce jeudi à Besançon. Le parquet va demander cette semaine au Chili d'extrader Nicolas Zepeda Contreras suspecté d'avoir tué l'étudiante japonaise en décembre 2016.
Le Procureur de la République Etienne Manteaux s'exprimera jeudi 10 octobre depuis Besançon sur cette affaire internationale qui a pour sombre théâtre, la France, le Chili et le Japon. Le parquet ne souhaite pas communiquer avant ce rendez-vous médiatique. Il a juste précisé qu' une demande d'extradition du Chilien Nicolas Zepeda Contreras, sera transmise aux autorités chiliennes dans les prochains jours.
"La demande d'extradition a été transmise au parquet général de Besançon", a indiqué à l'AFP le procureur de la République Etienne Manteaux. "D'ici demain (mardi) elle sera transmise à la Chancellerie", avant de transiter par le ministère des Affaires Etrangères qui doit la formaliser auprès des autorités chiliennes, a-t-il ajouté.
Trois ans après la disparition de l'étudiante japonaise, c'est un nouvel acte judiciaire fort qui est en cours et qui vise Nicolas Zepeda Contreras, suspecté d'avoir assassiné la jeune femme de 22 ans, son ex-petite amie début décembre 2016 à Besançon.
Cette demande intervient alors que le corps de la jeune japonaise n'a toujours pas été retrouvé. Mais l'enquête pointe vers un seul suspect, le jeune Chilien qui était présent à Besançon et a diné avec la jeune femme la veille de sa disparition.
Un diner en tête-à-tête au restaurant, puis l'étudiante japonaise se volatilise
Le 19 décembre 2016, la police de Besançon lançait une enquête. La jeune étudiante japonaise qui apprenait la langue française au centre de linguistique appliquée était introuvable. L'enquête va très vite s'orienter vers la piste chilienne. Le 4 décembre, la jeune femme et son ancien petit ami chilien dînent dans un restaurant à Ornans. Les enquêteurs découvrent sur les images de vidéo-surveillance la présence ce soir-là du jeune chilien qui accompagne la jeune femme dans la cité universitaire où elle loge. Ce soir-là, des étudiants entendent des cris. Le jeune homme reprend l'avion quelques heures plus tard.
En janvier 2017, l'enquête progresse suivie de près par les médias japonais. Les enquêteurs découvrent que Nicolas Zepeda Contreras, dans une vidéo publiée sur Internet, avait menacé la jeune japonaise. Narumi reste elle introuvable. Des recherches sont menées pendant plusieurs mois sur Besançon et en forêt de Chaux où le suspect s'était rendu avec une voiture de location. Les preuves faisant de Nicolas Zepeda l'assassin présumé sont accablantes estime la justice française. Un mandat d'arrêt international est lancé à son encontre.
Depuis le Chili, le jeune homme fils d'un grand patron de la téléphonie au Chili nie toute implication dans la disparition de la jeune femme. Il reconnaît avoir diné avec elle le soir du 4 décembre 2016, avoir eu des rapports sexuels, mais nie l'avoir tuée.
En février 2017, la Cour Suprême du Chili rejeté la demande, émise par la France, de procéder à la détention provisoire de Nicolas Zepeda Contreras. Le jeune homme était libre depuis mais avec l'impossibilité de quitte le Chili sous peine d'une arrestation.
Début avril 2019, les autorités chiliennes accèdent à la demande de la France. À Santagio, Nicolas Zepeda-Contreras est interrogé par un magistrat chilien, en présence d'une délégation venue de Besançon composée du juge d'instruction, du procureur de la République Etienne Manteaux et du directeur d'enquête. Le Chilien ne livre aucun élément, préférant avec ses avocats le silence aux 95 questions précises qui lui sont posé.
Que peut-il se passer après la demande d'extradition ?
Première option, le Chili y répond favorablement et extrade Nicolas Zepeda Contreras vers la France où il est jugé.Deuxième scénario, le Chili refuse. Ce qui parait probable notamment en raison de l'absence du corps de Narumi Kurosaki.
La demande d'extradition sera examinée par la Cour Suprème du Chili dans un délai de trois mois.
En cas de refus, Nicolas Zepeda Contreras, pourrait être jugé en France devant une cour d'assises, peut-être dès 2020, mais par contumace, avec un suspect absent du banc des accusés. Un suspect qui laisserait alors la famille de la jeune étudiante japonaise sans réponses, face à un deuil terrible, sans corps pour se receuillir et avoir une réponse à leurs questions.