Le maire de la commune de Saône a pris un arrêté municipal, lundi 3 août, afin de lutter contre les nombreuses incivilités dans son centre-bourg. Les regroupements de plus de 5 personnes sont interdits de 22h à 7h dans certains secteurs.
Benoît Vuillemin est à bout. Le maire de la commune de Saône, à quelques kilomètres de Besançon (Doubs), assiste, depuis la fin du confinement, à une montée des incivilités dans sa petite commune de 3 500 habitants. Deal, bagarres généralisées, rodéos en centre-ville... L'élu a décidé de prendre un arrêté municipal : les regroupements de plus de 5 personnes sont interdits de 22h à 7h dans le périmètre du centre-bourg, de la Messarde et de la fontaine du Carcan.
Depuis mi-mai, les tensions montent. Une résurgence de petits délits observée même par la gendarmerie. Les riverains s'inquiètent : ils sont victimes d'insultes, de jets de cailloux ou de pétards. "Cet arrêté était nécessaire. Je ne le vois pas comme un couvre-feu, il n'est pas restrictif et j'aimerais que les choses rentrent dans l'ordre d'ici la fin de l'été", espère Benoît Vuillemin.
Un drame évité
"J'ai toujours habité Saône et je regrette de voir ces épisodes de violence se dérouler", s'attriste le chef d'entreprise de 45 ans. Pour le maire, il n'y pas eu une goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Il y en a eu plusieurs :Il y a quelques nuits, un rodéo entre plusieurs voitures et des scooters s'est terminé dans un champ. Le lendemain, l'agriculteur a du remplacer près de 800 mètres de barrière pour éviter que ses vaches ne s'enfuient : "Il en avait les larmes aux yeux", ajoute le maire.Il y a deux semaines, une bagarre a bien failli tourner au drame. Un jeune aurait pu tuer un autre. Il y a eu quatre interpellations cette nuit-là. Des rodéos s'enchaînent, jusqu'à tard dans la nuit.
Des jeunes venus de Besançon
Parmi les petits groupes de délinquants subsistent des mineurs : "Certains sont nés en 2001 ou 2002 et mettent leur vie en danger". D'autres viennent de Besançon et viendraient sur place pour participer à un petit trafic de stupéfiant.
L'arrêté a été mis en place lundi 3 août. Et depuis, les tensions semblent se sont apaisées. "C'est redevenu un peu plus calme et j'espère que cela va se poursuivre. Si les groupes se déplacent à d'autres endroits de la ville, il n'est pas impossible que d'autres secteurs soient concernés par cet arrêté."
Des patrouilles de gendarmerie circulent dans la commune. Des amendes sont prévues si des groupes s'attardent jusqu'à tard dans la nuit, dans le centre-bourg de Saône.