Licenciée pour faute grave en décembre 2022 suite au poste d'une émoticône "solidaire", une employée d'Ages et Vie Gestion, société spécialisée dans l'accueil des personnes âgées, vient d'obtenir gain de cause auprès du tribunal administratif de Besançon (Doubs) ce mardi 22 octobre 2024.
Comment s'exprimer sur les réseaux sociaux ? Est-on vraiment libre de réagir sur la toile ? Mardi 22 octobre, le tribunal administratif de Besançon a annulé l'autorisation de licenciement d'une employée accusée par sa direction d'avoir réagi avec une émoticône à une publication jugée diffamatoire sur les réseaux sociaux, selon l'Agence France Presse.
L'émoticône "solidaire"
Fin 2022, cette employée chargée de qualité avait réagi avec l'émoticône "solidaire" (un personnage serrant un cœur contre lui) à une publication postée par une ancienne salariée, qui accusait l'entreprise de manquer de bienveillance envers les personnes âgées.
Une marque de soutien synonyme d'acte "contraire à l'intérêt de la société" selon sa direction, qui avait alors prononcé la mise à pied de la chargée de qualité, avant de présenter à un inspecteur du travail une demande d'autorisation de licenciement, validé début 2023.
Faisant valoir son droit à la liberté d'expression, la salariée avait saisi la justice, arguant que ses agissements n'étaient pas d'une "gravité suffisante" pour justifier un licenciement. Publiée sur un groupe Facebook privé, la réaction de l'employé "a fait l'objet d'une faible diffusion", d'autant plus que la mise en cause "n'était pas identifiable" en tant que salariée de l'entreprise, a confirmé le tribunal administratif de Besançon.
Conversation téléphonique
Selon nos confrères de l'Est Républicain, l'entreprise a également reproché à sa salariée les propos qu'elle aurait tenus lors d'une conversation téléphonique. Dans cet entretien, rapporté à la direction par une de ses collègues, l'employée aurait entre autres affirmé que les difficultés de recrutement dans les établissements du groupe seraient la conséquence du montant trop faible des salaires.
L'autorisation de licenciement a ainsi été annulée le 17 octobre et la requérante se verra verser une somme de 1.500 euros par l'État.