EN IMAGES. Quand nos ustensiles de cuisine deviennent... de majestueux animaux

À Besançon (Doubs) se cache une bonne fée. Celle-ci ne transforme pas les citrouilles en carrosse, mais plutôt les ustensiles de cuisine en animaux géants.

Fourchettes, cuillères, corbeilles à pain, plats en inox… Lorsque ces ustensiles passent entre les doigts de fée d’Émilie Muzy, elle les sublime en de majestueuses statues d’animaux.

“J’aime bien travailler autour d’animaux que l’on considère en danger, que l’homme met en danger et ça concerne beaucoup d’animaux exotiques”, explique-t-elle. La Bisontine parcourt les vide-greniers à la recherche de pleins d’objets pour confectionner des pièces qui lui prendront entre 300 et 400 heures de travail chacune. Elle en confectionne depuis 2009, à raison d’environ trois par an.

La recherche de réalisme fait qu’on voit l’animal en premier et quand on s’approche, on voit que c’est un plat qu’il y avait chez grand-mère, les moules à tarte, les fourchettes, etc.

Émilie Muzy, sculptrice Bisontine

"Quand j'ai de belles pièces, je sais que je veux tel animal"

Dans son atelier, Émilie est comme un poisson dans l’eau. Issue d’un père menuisier et ébéniste, qui l’emmenait tout le temps à l’atelier, elle a toujours aimé travailler de ses mains. Son inspiration part de ses pièces ou de l’idée d’un animal. “Quand j’ai de belles pièces, je sais que je veux faire tel animal avec”, explique-t-elle. “Après, ça peut être une posture qui m’intéresse et je vais vouloir faire tel animal pour exprimer telle chose”, reprend-elle.

La sculptrice s'aide d'une figurine pour avoir des repères concernant les dimensions et pour essayer d'être au plus près de l'attitude de l'animal. Mais "l'idée ce n'est pas de voir un jaguar bien fait, mais de ressentir quelque chose à travers ça. J'essaye que ce soit suffisamment bien fait pour qu'on ne perçoive pas seulement l'animal, mais quelque chose qui va au-delà", explique Émilie.

La quarantenaire expose une partie de ses œuvres à Porrentruy, en Suisse. Certaines de ses pièces sont aussi exposées en Bourgogne, dans des domaines de grands vins. En complètement d’activité, elle anime des ateliers avec des enfants tout au long de l’année où elle les fait travailler sur le volume. “J’espère que certaines choses vont se déclencher et que ça sera un peu plus confortable pour moi de vivre de ça”, concède-t-elle.

Un lien profond entre la sculpture et celui qui la regarde

Celle qui a fait l’école des Beaux-Arts de Besançon s’est orientée vers la sculpture pour créer un lien plus important entre ses œuvres et ceux qui les regardent : “En sortant de l’école, j’ai commencé à assembler de petits objets. Je cherchais à créer une interaction un peu plus directe et profonde entre la personne qui va pouvoir regarder mes œuvres et les œuvres elles-mêmes”.

Aux Beaux-Arts, l’artiste avait surtout été formée en peinture. “Je trouvais qu’il y avait une distance, le fait que ce soit accroché au mur, etc, donc j’ai voulu faire du volume”, raconte-t-elle. Si l’artiste a d’abord commencé par faire de petites sculptures, celles-ci se sont vite mises à grossir pour devenir de grands animaux.

“En peinture, je faisais du portrait humain et avec la sculpture, c’était pour moi naturel de faire des animaux”, se remémore-t-elle. Émilie Muzy joue sur l’anthropomorphisme, “j’essaye de trouver des émotions, des expressions qui nous fassent penser aux nôtres”. 

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