Un mois après son premier rassemblement, le collectif d'usagers de la Poste de Quingey (Doubs), s'est de nouveau réunis. Un collectif largement composés d'élus locaux, inquiets pour le devenir de leurs services publics, et agacés de se sentir si peu écoutés par les pouvoirs publics.
Ils avaient annoncés qu'ils seraient de retour, ils l'ont fait. Un mois après leur premier rassemblement devant la Poste de Quingey (Doubs), le collectif des usagers des services publics, fondé par des élus locaux, s'est de nouveau réuni, ce samedi 18 février.
Leurs revendications n'ont pas changé : revenir sur les nouveaux horaires d'ouverture du bureau de Poste de Quingey. Depuis plusieurs mois, ce dernier n'est plus ouvert les lundis, et ferme à 16h30 en semaine. Devant la caméra de notre équipe Laurent Ducrozet et Antoine Laroche, Sarah Faivre, maire Renaissance de Quingey, l'a rappelé : "Ils nous en avaient averti, et nous n'avons pas souhaité valider cette proposition en conseil municipal, mais ils l'ont fait depuis le mois de septembre". Et c'est bien là qu'est le problème pour les élus des villages voisins. Ils n'ont guère eu leur mot à dire.
De toutes manières, les petites communes de 50, 60 ou 100 habitants, quel pouvoir on a ?
Henri Barbet, Maire de Brères (Doubs)
En théorie pourtant, les élus locaux ont des droits sur la présence de la Poste sur leur territoire. En effet, lorsque l'entreprise souhaite fermer un bureau, elle ne peut le faire sans l'accord du maire. Mais les élus des villages voisins de Quingey craignent que l'entreprise choisisse plutôt de réduire de plus en plus ses horaires d'ouvertures. "La Poste, pour moi, ce n'est pas une entreprise, mais un service public", expose Philippe Edme, maire de Lombard (Doubs). "Mais toute la nuance est là. C'est un passage au privé, et une dégradation du service public". Autre source d'agacement pour l'édile : "Pour l'instant, la Poste ne s'est adressée qu'à la mairie de Quingey, mais nous on aimerait que ce soit aussi au collectif".
On est en milieu rural, mais sans service public, on meurt
Philippe Edme, Maire de Lombard (Doubs)
Leurs territoires sont après tout concernés. "On a déjà perdu la perception [du Trésor Public, ndlr]", se désespère Henry Bardet, maire de Brères (Doubs), "on a été rattachés à Ornans, mais Ornans, c'est à 40 kilomètres".
Nouvelle proposition de la Poste
La situation a cependant un peu évolué depuis le premier rassemblement, en janvier. "Grâce à votre collectif, ça a accéléré, je pense leur besoin de rencontrer le conseil municipal" s'est félicité Sarah Faivre. "Ils nous ont fait un courrier avec des propositions". Deux, pour exact. La première : mettre à disposition des habitants chaque mardi un "conseiller numérique", destiné à aider les usagers dans leurs démarches sur tablettes et téléphones.
La seconde, mettre en place un "point de contact", autrement dit, ouvrir un lieu de vente de timbres et autres produits de la poste, dans un commerce local. Proposition refusée par la mairie qui craint d'ouvrir là une boîte de Pandore.
Propositions jugées insuffisantes par le collectif, qui s'est donc promis de revenir dès le mois prochain. En espérant que le poids des écharpes tricolores, finisse par peser dans la balance.