Essence trop chère, salaires en baisse : à Besançon, les taxis en colère organisent une opération escargot au centre-ville

Entre 70 et 100 taxis se sont réunis devant la préfecture du Doubs à Besançon, ce mercredi 30 mars. Ils ont d'abord défilé lentement avec leurs voitures jusqu'au centre-ville. Ce qui les met en colère : la hausse des prix du carburant et des charges.

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Malgré leur première « opération escargot » à Besançon (Doubs), les taxis estiment ne pas avoir été entendus par le gouvernement. Ce mercredi 30 mars, ils ont donc décidé de défiler de nouveau au volant de leurs voitures et à vitesse lente, dès 8 heures 30, dans les rues de la ville.

Jusqu'à une centaine de taxis ont pris la route depuis la zone commerciale d'École-Valentin vers le centre-ville. 70 conducteurs selon la police et 100 selon les organisateurs ont stationné et déjeuné rue Charles Nodier, devant la préfecture. Une pause avant de repartir pour une nouvelle opération, cette fois sur l'autoroute A36. Si le gouvernement ne répond pas à leurs demandes, ils renouvelleront leurs actions. 

Nous n'avons plus de marge, chaque kilomètre parcouru est effectué à perte

Johannes Ussel

Président de la Fédération des taxis du Doubs

Un ras-le-bol généralisé

Pour Mathieu Marano, il y en a assez. « À 1,50 euros, on pouvait se débrouiller. Là, à 2,20 euros, ça n'est plus tenable », estime l'artisan. Cela fait 8 ans qu'il exerce en tant que conducteur de taxi, à Besançon. C'est pourquoi il a choisi de participer à ce mouvement. 

« Dès 8 heures 30, nous sommes partis d'École-Valentin. Nous avons été rejoints par des collègues de l'ensemble du Doubs, mais aussi du Jura et même de conducteurs de taxi venant des Vosges. Nous sommes arrivés devant la préfecture, vers 10 heures 15 », explique Mathieu.


Devant le bâtiment des services de l'État, on voit en effet des taxis de Métabief (Doubs) et d'Arbois (Jura). Des voitures viennent aussi de Saint-Dié ou encore d'Épinal, toutes deux situées dans les Vosges.

Une marche lente qui a occasionné des embouteillages à travers la ville, mais qu'il estime avoir été plutôt bien accueillie par les automobilistes : « en général, les gens sont solidaires car les prix du carburant qui augmentent de 50%, c'est un élément qui leur parle ».

États-généraux et baisse des taxes

Le président de la fédération des taxis du Doubs, Johannes Ussel, est très en colère : « entre mars 2021 et maintenant, le budget carburant des taxis est très en hausse. Il y a un an, nous consacrions environ 700 euros dans ces dépenses. C'est près de 15% de notre chiffre d'affaires. Aujourd'hui, ça représente aux alentours de 30% de ce chiffre, soit presque 1.300 euros »

Selon le représentant fédéral, la situation est délicate : « nous n'avons plus de marge, chaque kilomètre parcouru est effectué à perte ». Il dit ne pouvoir dégager que « 1.000 euros de salaire chaque mois, soit moins que les 1.400 euros que gagne en moyenne un chauffeur de taxi travaillant 50 heures par mois ». Johannes Ussel se réfère aux chiffres 2018 de l'Inspection générale des affaires sociales, sur le salaire des taxis. 

Les revendications des taxis réunis ce 30 mars tiennent en trois points. « La taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques [NDLR : ancienne taxe intérieure sur les produits pétroliers] doit être flottante. Elle permettrait de fixer les prix du carburant, de façon à ne plus subir les variation des coûts ».

Il ajoute qu'il faut « appliquer un taux de 5,5% pour la TVA, taxe sur la valeur ajoutée ». Une mesure qui permettrait d'après lui « de gagner une marge supplémentaire sur le chiffre d'affaires, pour permettre de réinvestir et d'embaucher davantage de personnes ».

Enfin, pour Johannes Ussel, l'État devrait créer des « Etats-généraux » qui réuniraient « des professionnels de la route tels que des ambulanciers, des auto-écoles, les taxis et le gouvernement afin de pouvoir réagir au plus vite en cas de variation brusque des prix des carburants ».

S'ils n'obtiennent pas gain de cause, les taxis en colère prévoient déjà d'organiser de nouvelles actions de protestation.  

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