Plusieurs organisations professionnelles lancent lundi 21 mars des opérations escargots au niveau national pour demander une aide du gouvernement en raison de la hausse des prix des carburants. À Besançon, la fédération des taxis du Doubs a commencé son opération à la gare TGV Des Auxons et doit la poursuivre à Chateaufarine et au centre-ville.
Taxis, VTC, transporteurs routiers ou encore professionnels du bâtiment : tous protestent contre les hausses des carburants et demandent une aide de l’État pour faire face à ces augmentations très importantes. Plusieurs opérations ont lieu en France, dont l’une à Besançon ce lundi 21 mars.
À l’appel de la fédération du Doubs, environ une centaine de taxis se sont donné rendez-vous en gare des Auxons, la gare TGV en périphérie de Besançon. Puis, à la vitesse de 50 kilomètres/heure maximum, ils ont emprunté la rocade pour se rendre sur la zone commerciale de Chateaufarine. L’itinéraire prévoit ensuite qu’ils bloquent le centre-ville. Cette opération escargot engendre, bien évidemment, d’énormes perturbations de circulation.
Dans le cortège, les mots des chauffeurs de taxi sont les mêmes. Il faut savoir que les prix des courses de taxi sont négociés avec les pouvoirs publics chaque année et bloqués. Les prix ont été fixés en ce début d'année et les chauffeurs de taxi demandent une réévaluation à cause de la hausse des carburants.
Johannes Ussel président pour le Doubs de la Fédération Nationale des Taxis raconte : "On manifeste parce que la hausse du prix du gasoil n'est pas compensée par les aides gouvernementales. On aimerait un coup de pouce de l'État pour pouvoir rouler, non à perte comme c'est le cas aujourd'hui, et en gagnant notre vie correctement." Ce chef d'entreprise rappelle que le carburant a augmenté de 80 centimes le litre en 6 mois. Et, toujours selon lui, les chauffeurs de taxi ont une marge si le carburant est vendu en dessous de 1,4 € le litre.
Aude Basdstuber a choisi de devenir taxi en novembre dernier. Elle est installée à Villers-le-Lac. Pour elle, le constat est le même que son confrère. Elle affirme avec inquiétude : "On subit de plein fouet la hausse des carburants... Un taxi fait entre 500 et 600 kilomètres par jour. C'est un plein tous les un jour et demi. Dans mon budget prévisionnel, les carburants coûtaient 800 € par mois, maintenant, c'est 1300..."
Des taxis venus des autres départements de Franche-Comté se sont joint au mouvement de protestation à Besançon. Par exemple, une cinquantaine de professionnels du Jura ont quitté Dole tôt ce lundi 21 mars pour se rendre à la zone commerciale de Chateaufarine puis devant la préfecture du Doubs.
Exemple des difficultés rencontrées avec Séverine Lamielle taxi à Morez, dans le Jura. Elle s'exprime avec inquiétude elle aussi et même avec une pointe de colère : "On travaille à perte. Je suis taxi en milieu très rural. Les gens ont besoin de nous pour leurs déplacements au quotidien ou les rendez-vous médicaux. Ça pose de gros, gros soucis...Si on n'a rien d'ici quelques jours, je ne donne pas cher de notre peau dans deux-trois mois !"
Ces professionnels demandent que le préfet relaie leurs doléances à Paris, et qu’ils soient entendus par le gouvernement. Avec des carburants à plus de 2 euros le litre, ils estiment qu’ils travaillent à perte. Notamment quand ils transportent des malades et qu’ils sont remboursés par la Sécurité Sociale.
Des aides pour les professionnels
Les routiers ont obtenu une aide de 400 millions pour leur secteur d’activité. Ainsi que la réduction des 15 centimes par litre de gazole ou par kilo de gaz, mesure annoncée par le Premier Ministre, Jean Castex, le 18 mars dans son « plan de résilience ». L’Otre, organisations des professionnels du transport routier, a annulé les manifestations qu’elle devait organiser lundi 21 mars. En revanche, la FNTR, Fédération Nationale des Transporteurs Routiers, doit réfléchir à des actions au cours des jours à venir.