Extradition de Nicolas Zepeda vers la France : "C'est un tournant pour la mère et les deux soeurs de Narumi Kurosaki"

Sylvie Galley, est l'avocate de la famille de Narumi Kurosaki, cette étudiante japonaise disparue en décembre 2016 à Besançon. Elle espère que l'extradition par le Chili du principal suspect Nicolas Zepeda ira à son terme. La famille avait envoyé de longues lettres transmises à la justice du Chili.

Sylvie Galley, l'avocate de la famille de Narumu Kurosaki, a appris jeudi 2 avril en fin d'après-midi la décision de la justice chilienne qui valide l'extradition de Nicolas Zepeda vers la France. Le jeune homme est soupçonné d'être responsable de la disparition de l'étudiante japonaise. Les enquêteurs sont persuadés qu'elle a été assassinée. Le jeune chilien était présent début décembre 2016 à Besançon au moment de sa disparition.

24 heures après, Sylvie Galley, est encore dans l'émotion de la nouvelle. "Il y a eu tellement de difficultés jusqu'ici dans cette affaire que j'avais du mal à y croire. J'ai tout de suite transmis l'information à l'une des soeurs de Narumi qui veillait et attendait cette décision. Avec le décalage horaire, au Japon, il était deux heures du matin. Honami, la soeur de Narumi, s'est dite très heureuse de cette décision. Elle a ajouté qu'elle avait eu la sensation d'avoir été entendue lors de son audition, il y a quelques semaines. Un échange par visio-conférence avec la cour suprême du Chili qui lui avait redonné confiance dans la justice. C'est un tournant pour la mère et les deux soeurs de Narumi. Elles attendent maintenant un procès à Besançon. Honami sera présente, c'est son souhait."

Nicolas Zepeda a 10 jours pour faire appel. "Cela pourrait retarder son arrivée en France c'est vrai, l'épidémie de coronavirus aussi. Mais peu importe, il sera un jour en mesure de répondre de ses actes devant une cour de justice."

L'avocate craint-elle la possibilité que le jeune chilien s'éclipse ou prenne la fuite ? : "Je n'ai pas osé en parler avec la famille Kurosaki, on peut le redouter. Il faudrait demander, à l'issue de l’appel, une incarcération provisoire ou alors un contrôle judiciaire stricte. Il est déjà sous le coup d'un mandat d'arrêt international. Il ne peut théoriquement pas sortir du Chili."

Le sérieux du dossier présenté par le procureur de la République Etienne Manteaux devant la justice chilienne a été décisif. Le rôle de la famille Kurosaki ne doit pas être négligé pour autant. Trois lettres ont été envoyés au Chili il y a quelques semaines par la mère et les soeurs de Narumi. Un supplique pour que Nicolas Zepeda soit extradé.
 

Du côté de la famille de Narumi tout a été fait pour peser sur la décision. Il y a quelques semaines, juste avant la clôture du dossier, la mère de Narumi et ses deux autres filles, Honami et Kurumi, avaient fait parvenir à l’ambassade du Japon au Chili, trois lettres jointes par un bandeau intitulé "Les sentiments de la famille ». Lettres très vite portées au dossier déposé devant la Cour Suprême du Chili. La mère de Narumi révélait qu’elle avait perdu son emploi et que ses filles ne pouvaient plus avancer dans leurs études. Elle évoquait des tentatives de suicides. Et suppliait la justice d’extrader Nicolas Zepeda. Selon elle, il est le seul capable de dire ce qui est arrivé à Narumi. Une supplique déchirante alors que la famille avait gardé un silence total pendant trois ans.

Taeko Kurosaki ajoutait dans cette missive, « s’il vous plait, ne vous laissez pas abuser par ses mensonges. C’est un homme égoïste et lâche, nous ne pardonnerons jamais à Nicolas qui a ôté la vie à Narumi et à notre famille, ce qui précisément comptait le plus aux yeux de Narumi. Jusqu’à ce que je meure, je vivrai avec cette rancoeur. »

 

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