À Besançon, notre chemin a croisé celui d'une retraitée pressée. Avec un parapluie en permanence à la main, même par beau temps. En fait, un bouclier, la préservant des ondes émises par les cables électriques, les bornes wifi ou les smartphones. Francesca est électrosensible : une vraie galère.
Elle nous a reçu dans la petite maison qu'elle loue à la périphérie de Besançon. Pas d'internet. Pas d'ordinateur. Pas de smartphone. Un radio réveil (quand même). Pas de télévision non plus. Et un compteur électrique protégé par un carton et entouré d'aluminium.
Francesca souffre depuis 2015 d'HES : hyper-électro-sensibilité. Certaines ondes, de façon plus ou moins aléatoire, lui procurent d'affreuses douleurs au cerveau et à la nuque pouvant durer plusieurs jours.
L'électrosensibilité est ce qu'on appelle une maladie environnementale. Si elle commence à être prise au sérieux par certains médecins, les traitements possibles se trouvent de façon empirique. Il n'y a pas de recette miracle.
Pour permettre à son corps de supporter les chocs qui lui procurent les ondes électriques, Francesca utilise des huiles essentielles, se déplace en permanence avec des oscillateurs sur elle, prend des cours de Qi Gong et fait appel à un magnétiseur.
Elle a décidé de témoigner parce que désormais, elle va mieux, elle a réussi à espacer les crises. Et elle sait que les électrosensibles se sentent parfois seuls.