Rémy Vienot, Président Espoir et Fraternité Tsiganes sera auditionné le 12 décembre à Paris. Il a été le premier a dénoncer la situation des gens du voyage non évacués la nuit de l'incendie de l'entreprise Lubrizol à Rouen en Normandie.
L'Assemblée Nationale a ouvert début octobre une mission d'information sur l'incendie de Lubrizol. Le 26 septembre 2019, l'usine de Rouen était la proie des flammes. Un site qui abritait des produits chimiques, un site classé au niveau Seveso haut. Pour faire toute la lumière sur cet incendie dans lequel plus de 5.000 tonnes de produits chimiques ont brûlé, des auditions ont débuté à Paris à l'Assemblée nationale.
Rémy Vienot est président de l'association Espoir et Fraternité Tsiganes. Depuis la Franche-Comté, il a très vite donné l'alerte sur les réseaux sociaux sur la situation des gens du voyage qui vivent à 500 mètres l'usine Lubrizol. Pour le Bisontin, le campement des gens du voyage a été totalement oublié la nuit de l'incendie.
"On nous a donné comme consigne de nous mettre à l'abri dans nos caravanes. On sentait une odeur de gaz, d'huile. C'était irrespirable, j'ai cru qu'on allait mourir" confiait après la catastrophe une femme vivant sur le site des gens du voyage du Petit-Quevilly.
Rémy Vienot sera auditionné ce 12 décembre par la mission d'information. Une première victoire pour lui et l'association qu'il défend. "Je remarque qu'il y a des grands oubliés et des populations qui valent moins que les autres" précise Rémy Vienot invité du 12/13 de France 3 Franche-Comté. "Ce genre de choses, on ne le dénonce jamais, jamais on nous invite (nous les gens du voyage), pour moi, c'est une reconnaissance" confie-t-il.
"Je vais parler devant la mission d'information des aires d'accueil comme celle en Franche-Comté de Pontarlier. Les gens du voyage sont à côté de l'usine d'équarrissage. On y brûle des bêtes mortes toute la journée. Les familles y respirent des odeurs pestilentielles" ajoute Rémy Vienot.
Selon une enquête de l'œil du 20 heures, le site d'accueil des gens du voyage situé à proximité de Lubrizol devait disposer d'un local de confinement. Les travaux n'auront pas lieu avant 2020. Après la catastrophe de Lubrizol.
À Marseille, l'aire des gens du voyage est située elle sur un site classé Seveso entre une autoroute, une ligne de chemin de fer et des pylones électriques. Selon l'œil du 20 heures, il y a bien une salle de confinement dans un centre social à proximité. Mais elle n'est pas étanche.
Une mission d'information et une consultation citoyenne après l'incendie de Lubrizol
La mission d'information de l'Assemblée nationale va entendre un grand nombre de personnes. Le premier a être entendu le 22 octobre a été le président de la société Eric R. Schnur. Ont suivi, des responsables des pompiers, du Samu, le maire de Rouen Yvon Robert, le maire de Petit-Quevilly, Charlotte Goujon, puis des responsables de l'Agence Régionale de Santé, de l'organisme Santé Publique France.
En plus de la mission d'information de l'Assemblée Nationale, une consultation citoyenne est en ligne jusqu'au 31 décembre pour recueillir "l'opinion" du public "sur la gestion" de la crise. Elle est ouverte à l'ensemble des citoyens français.