Lors d'une manifestation de gilets jaunes à Besançon en mars 2019, un policier avait asséné un coup de matraque sur un jeune homme, alors âgé de 22 ans. Il a été condamné à 1 000 euros d'amende avec sursis et 500 euros au titre de préjudice morale.
La vidéo avait fait le tour des réseaux sociaux. Elle date du samedi 30 mars 2019, lors d'une manifestation de gilets jaunes à Besançon. On y voit un policier surgir de l'angle d'une rue et asséner un coup de matraque à un homme, touché à l'épaule et à l'arcade sourcilière.
Le jeune gilet jaune, âgé de 22 ans à l'époque, avait déposé plainte, mais celle-ci avait été classée sans suite par le ministère public. Il avait décidé de faire usage de la citation directe, procédure qui permet à la victime d'une infraction d'assigner quelqu'un devant un tribunal correctionnel.
Celui de Besançon a donc tranché ce vendredi 11 février : le policier a été reconnu coupable de violences volontaires avec arme par dépositaire de l'autorité publique. Il a été condamné à verser 1 000 euros d'amende avec sursis et 500 euros au titre du préjudice moral.
"Je n'ai pas compris pourquoi j'avais reçu un coup de matraque"
"Cette décision contribue enfin à reconnaître l'étendue des violences policières en France et pendant le mouvement des gilets jaunes", s'est félicité auprès de l'AFP l'avocat du plaignant, Me Arié Alimi.
Durant l'audience, le prévenu a décrit un contexte d'intervention extrêmement tendu. "J'ai agi en cas de nécessité dans le cadre de mon travail", a avancé le policier âgé d'une cinquantaine d'années. "Il a donné un coup de bâton souple sur le bras [du plaignant] pour que cet individu, fort comme un roc et porteur d'un gilet jaune, ne se saisisse pas de la bombe lacrymogène", a assuré de son côté son avocate, Me Catherine Bresson, jugeant que "la riposte a été proportionnée".
Le plaignant, lui, a déclaré : "Je n'ai pas compris pourquoi j'avais reçu un coup de matraque".
Le policier dispose de 10 jours pour faire appel de ce délibéré.