Gilet jaune matraqué par un policier à Besançon : la plainte du jeune homme a été classée sans suite

Le 30 mars 2019, Mathias, un jeune de 22 ans avait reçu un violent coup de matraque en fin de manifestation des gilets jaunes à Besançon. Après l'enquête de l'IGPN, le procureur de la République a décidé de classer la plainte. La scène filmée par Radio Bip avait fait réagir Christophe Castaner.

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La scène s'était déroulée en une fraction de secondes. Ce samedi là, à proximité du pont Canot, les policiers interviennent après des jets de pierre. Un fourgon arrive en renfort et l'un des agents qui court derrière l'un de ses collègues va frapper un jeune homme. La scène dure moins de 10 secondes. Dans un premier temps, le Préfet du Doubs Joël Mathurin explique que ce coup de matraque est justifié : selon lui, le gilet jaune obstruait le passage et ramassait une grenade lacrymogène tombée à terre, pour la jeter sur les forces de l'ordre. 
 



Quelques heures plus tard, les images de la scène filmée par le média indépendant Radio Bip sont mises en ligne. Il s'avère sur les images diffusées au ralenti, que le jeune homme n'a pas ramassé quoi que ce soit.
  

La plainte du gilet jaune classée sans suite après les conclusions du rapport IGPN


Interrogé par l'Est Républicain, le Procureur de la République Etienne Manteaux explique avoir classé sans suite la plainte du jeune homme après avoir lu le rapport de l'IGPN, l'Inspection générale de la Police Nationale. Selon lui Mathias, le gilet jaune "n'avait pas l'intention de ramasser l'objet. Mais de l'autre côté, il n'y a pas d'intention coupable de la part du policier. L'agent n'a pas voulu blesser délibérément le gilet jaune. Il l'a frappé en pensant qu'il allait se saisir la grenade. Au vu de ces objectifs, j'ai donc décidé un classement sans suite" explique le Procureur dans les colonnes du quotidien régional. 
 
Blessé à la tête, Mathias, le jeune gilet jaune avait été touché à la tête. Ce coup lui avait valu 5 jours d'ITT, d'interruption temporaire de travail, et une emballée médiatique pendant plusieurs jours. "Je suis un militant pacifiste...A la base, je voulais partir de là", assurait le jeune homme quelques heures après l'incident."J'ai vu une grenade à mes pieds. Je me suis écarté car j'ai cru qu'elle allait exploser. J'ai interpellé un policier en lui disant de la ramasser (...) D'un coup, j'ai senti un violent coup. Au début, je ne pensais pas que c'était un coup de matraque".
"Ce que j'ai entendu est totalement faux. Je suis un militant pacifiste. Je n'ai jamais fait entrave ni tenté de lancer quoi que ce soit sur les policiers"
expliquait alors le jeune Bisontin.


Pour Christophe Castaner, la violence policière, c'est un acte intentionnel pour blesser quelqu'un 


Invité le 4 avril 2019 de l'émission Télématin, le ministre de l'Intérieur s'était exprimé sur cet incident de Besançon. "Une violence policière, c'est un acte intentionnel pour blesser quelqu'un" avait résumé le ministre de l'intérieur. "Les faits qui sont évoqués, ce sont des manifestants que prenaient des objets pour les envoyer sur les policiers. A ce moment, ils interviennent pour neutraliser trois personnes. Une est au passage, et c'est le coup de matraque qui est évoqué. Mais là encore, je n'ai pas hésité. J'ai demandé au Préfet d'engager une procédure et qu'une enquête soit menée. Mais j'aimerais qu'il y ait une telle efficacité pour tous les voyous qui viennent dans les manifestations pour casser des commerces, pour empêcher la manifestation, pour blesser voire tuer des policiers" avait déclaré le ministre sur Télématin. 
 
Du côté des syndicats de police, Thierry Silvand, policier à Besançon et patron départemental du syndicat Alternative Police-CFDT assurait quant à lui quelques jours après cet incident que le coup porté par son collègue n'était pas du tout volontaire. "Il a voulu frapper l'épaule et ça a ripé sur l'épaule" expliquait alors le syndicaliste.




 
 
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