La grève des médecins entamée le 26 décembre 2022 se poursuit sous des formes diverses. Certains cabinets ne sont plus fermés, mais des médecins sont toujours en grève. À Besançon dans le Doubs, le Dr Benoît Coulon manifestera jeudi 5 janvier à Paris. Pour l'instant, les médecins libéraux n’ont pas été entendus.
Il est en grève, il reçoit malgré tout des patients. Benoit Coulon regrette que les choses n’aient pas bougé. Après un premier mouvement les 1er et 2 décembre, le collectif “Médecins pour demain” avait appelé à la fermeture des cabinets de médecins du 26 décembre au 2 janvier. L'Assurance maladie a estimé entre 5 et 10% la baisse d'activité des généralistes la semaine dernière, le collectif affirmant lundi 2 janvier qu'elle a avoisiné les 70%.
La revendication centrale du collectif demeure la hausse du tarif de la consultation à 50 euros pour créer un "choc d'attractivité" vers une médecine de ville écrasée par les tâches administratives au détriment du temps médical et qui n'attire plus les jeunes.
Aucun dialogue pour l'instant
Benoit Coulon déplore que le ministère de la Santé fasse la sourde oreille depuis deux mois. “Il n’y a jamais de bon moment pour faire grève, si on ne fait pas grève, on ne sera jamais entendus” rétorque-t-il. Alors que 2023 a pointé le bout de son nez, les médecins ont pour certains repris le travail, d’autres portent un brassard noir, d’autres font la grève des télétransmissions. “Aucune discussion n’a été lancée, peut-être qu’on sera reçu le 5 janvier à l’occasion de la journée d’action à Paris, avec départ du Panthéon vers le ministère de la Santé” espère le médecin bisontin interviewé par notre journaliste Emmanuel Rivallain. Le silence du gouvernement devient pesant. La déception est immense, estime ce praticien. “Le fait de ne pas être entendu, ce n’est pas nouveau. L'hôpital est en train de s’écrouler, la médecine générale s’écroule à son tour. Est-ce que les médecins et les soignants sont entendus ? Non !. Tous les soignants sont en souffrance, et personne ne veut l’entendre au plus au niveau de l’Etat”.
Benoit Coulon plaide pour que la France investisse massivement dans son système de santé
“L’Organisation Mondiale de la Santé, conseille aux Etats d’investir 1% de leur PIB dans la santé notamment dans les soins de proximité, pour éviter qu’une médecine à deux vitesses s’installe” ajoute le médecin. Pour la France, cet investissement se chiffrerait à 24 milliards d’euros. “C’est un investissement conséquent, mais une source d’économies futures et de bien-être pour la population” estime le médecin.
Le jeune collectif "Médecins pour demain" devrait être reçu jeudi 5 janvier par François Braun. Benoit Coulon rappelle que la consultation à 50 euros est une revendication symbole d’une médecine qui pourrait alors embaucher des personnels, comme des assistants administratifs pour que les médecins se concentrent sur les tâches médicales et les relations avec les patients.
avec AFP