Une vingtaine de camions partis de Besançon (Doubs) sont sur la route du retour de Pologne ce mercredi 9 mars après avoir déchargé 200 m3 de dons à proximité de la frontière ukrainienne. Le boulanger Stéphane Ravacley et son équipe de citoyens humanistes continuent à soulever des montagnes. Un autre convoi solidaire se prépare.
Deux cars vont ramener une centaine de réfugiés ukrainiens vers Besançon
Envoyer des dons, l’idée du boulanger Stéphane Ravacley a été prise sur un coup de tête au lendemain de l’invasion de l’Ukraine. Pari réussi. Des centaines de bénévoles et donateurs l’ont rejoint. Au bout d’une semaine, 200 m3 de marchandises, vêtements, nourriture, matériel médical ont été affrétés vers la Pologne. Dans le même temps, l’association Les convois solidaires a sollicité les sociétés Keolis Besançon Mobilités et Keolis Monts Jura.
Deux bus chargés de matériel et de denrées ont pris la route mercredi 9 mars vers la Pologne. Ils retrouveront sur place des médecins et soignants partis lors du premier convoi bisontin. 110 réfugiés sont attendus en France en fin de semaine. À Besançon, ils seront pris en charge par la Croix-Rouge, la mairie et d’autres associations. "Il s'agit de leur trouver des logements déjà meublés" précise Elodie Delaune qui gère leur arrivée pour les convois solidaires.
Recherche grand local à Besançon pour stocker les dons
Le boulanger Stéphane Ravacley et son équipe travaillent pour l’instant dans un local municipal rue de Trey. Ce local doit être rendu prochainement au Centre Dramatique National (CDN) qui doit y stocker les décors de la pièce Antoine et Cléopâtre après la dernière représentation prévue le 16 mars. Les convois solidaires recherchent donc un local sur Besançon, d’au moins 500 m2, précise Stéphane Nosjean, de l’association Convois Solidaires. “Dans notre premier local, il nous reste 300 sacs de vêtements à trier, au moins 200 m3 de dons encore. Les gens peuvent continuer à nous amener des dons, mais en nous contactant au préalable (par sms ou téléphone au 07 81 82 94 08)” précise cet artisan qui se dévoue depuis des jours pour organiser de nouveaux convois citoyens au départ de Besançon. “Dans quelques jours, sur la page Facebook les convois solidaires, nous préciserons les dons nécessaires pour le prochain convoi” dit-il. “On a déjà trouvé des semi-remorques prêts à partir, on va essayer de privilégier les gros véhicules pour emporter 70 à 80 m3 d’un seul coup, et limiter les frais de carburants énormes" précise le chef d’orchestre des convois.
Contacter ► les convois solidaires
Les convois solidaires, un modèle citoyen qui va essaimer ?
Selon Stéphane Nosjean, d’autres convois solidaires sont en train de se mettre en place sur le modèle de celui de Besançon. “Nous avons été contactés par des gens de Dijon, Lons-le-Saunier, Dole, Montbéliard…Un jeune conducteur du sud-ouest au chômage est prêt à venir nous aider. Une banque régionale nous a fait un don à cinq chiffres” se félicite Stéphane Nosjean. L’association a déjà trouvé une nouvelle ambulance qui sera offerte à l’Ukraine.
2 millions d’Ukrainiens ont déjà quitté leur pays
La barre des 2 millions de personnes fuyant les combats en Ukraine pour trouver refuge à l'étranger a été dépassée mardi 8 mars, seulement 12 jours après le début de l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine, selon les derniers décomptes de l'ONU.
Les autorités et l'ONU s'attendent à ce que le flot s'intensifie encore, notamment en cas d'ouverture de corridors humanitaires qui doivent permettre en théorie aux civils encerclés dans des grandes villes ukrainiennes de sortir.
Des réfugiés sont déjà arrivés dans différentes régions de France. Les Ukrainiens titulaires d’un passeport biométrique seront en situation régulière jusqu’à 90 jours après leur entrée dans l’espace Schengen. Les Ukrainiens, non-titulaires d’un passeport biométrique doivent disposer d’un visa pour séjourner en France, qui leur sera délivré gratuitement. Lire : tout savoir sur l'hébergement et les formalités pour les réfugiés