Ce week-end dans la nuit du 25 au 26 mars 2023, on passe à l'heure d'été. Voici ce qu'il faut savoir sur cette habitude qui ne fait plus l'unanimité depuis un bout de temps.
Comme d'habitude, la même question : on avance ou on recule ?
On va essayer de faire simple. Dans la nuit de samedi à dimanche (on parle du samedi 25 et du dimanche 26 mars) : à 2 heures du matin, il sera 3 heures. Nous avancerons donc d'une heure et perdrons une heure de sommeil.
A quand remonte le changement d'heure ?
Quand on remonte aux origines du changement d'heure, on parle souvent du choc pétrolier du début des années 1970 qui ont conduit le gouvernement de l'époque à vouloir faire des économies d'énergie. Ainsi, lors du passage à l'heure d'hiver, la population bénéficie du soleil une heure plus tôt le matin, ce qui avait pour but de réduire la consommation d'électricité.
En été, il fait jour une heure de plus. Moins besoin, donc, d'allumer la lumière en rentrant du travail. A moins de vivre dans un appartement sans fenêtre.
En réalité, le changement d'heure a d'abord été instauré en 1916, pour faire là aussi des économies de charbon, pendant la Première Guerre mondiale. La mesure a été abandonnée après la Libération, en 1944, avant d'être réinstaurée en 1975.
Le changement d'heure existe-t-il partout ?
En France métropolitaine, oui. Mais dans les territoires d'outre-mer, le changement d'heure ne s'applique pas, sauf à Saint-Pierre-et-Miquelon.
La règle est en revanche la même pour les 27 pays de l'Union européenne, même si les fuseaux horaires sont différents, entre Lisbonne et Paris par exemple. Les pays européens avaient progressivement mis en place la mesure, dans les années 1980 mais chacun était libre de l'adapter à sa convenance.
En 2002, l'UE fait table rase. Le changement d'heure a finalement été harmonisé : il s'applique donc aujourd'hui partout de la même façon.
Plusieurs pays l'appliquent aussi mais pas de la même façon d'une part et d'autre du territoire : c'est le cas du Canada ou des États-Unis, en raison des dimensions géographiques de ces pays. D'autres pays n'ont pas ou plus de changement d'heure. C'est le cas de l'Argentine, la Tunisie, la Turquie, la Russie, l'Arménie.
Les bénéfices en terme d'énergie sont-ils là ?
Le changement d'heure a été de plus en plus contesté. Mais est-il efficace pour faire des économies d'énergie ? Selon une étude de l'Ademe publiée il y a près de 10 ans, le changement d'heure permet "des économies en énergie et CO2 réelles mais modestes".
"En 2009, ces gains ont représenté de l’ordre de 440 GWh, soit l’équivalent de la consommation en éclairage d’environ 800 000 ménages", explique l'Ademe. "44 000 tonnes de CO2 ont ainsi été évitées". Mais avec le déploiement des ampoules basse consommation, ces économies seraient aujourd'hui moindres.
En 2018, la Commission européenne avait annoncé son intention d'abolir le changement d'heure à compter de 2019. Une grande consultation publique avait été organisée. Sur 4,6 millions de personnes consultées, 84 % des répondants s'étaient prononcé en faveur de la suppression des changements d'heure.
"Les États membres, conformément au principe de subsidiarité, doivent décider eux-mêmes si leurs citoyens doivent vivre à l'heure d'été ou à l'heure d'hiver", avait déclaré Jean-Claude Juncker, ancien président de la Commission européenne.
"Des études laissent à penser que les économies d'énergie sont devenues marginales", avait-il déclaré. "Les citoyens sont de plus en plus nombreux à se plaindre des incidences négatives des changements d'heure sur la santé".
Le Parlement s'était prononcé pour en 2019. Mais cela a bloqué du côté du Conseil européen, qui rassemble les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept. Des divergences et doutes sur l'intérêt de la mesure sont apparus. Certains pays du Sud auraient fait part de réticences, selon l’eurodéputée EELV Karima Delli interrogée par Sud Ouest.