Il y a un an, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, était décapité près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine. Dans les établissements scolaires, un hommage lui est rendu. Au Lycée Jules Haag à Besançon, des lycéens réagissent face à cet acte de terrorisme "barbare et cruel".
Rappel des faits
C’était le 20 octobre 2020, en fin d’après-midi, Samuel Paty est poignardé et décapité par Abdoullakh Anzorov, jeune réfugié tchétchène radicalisé, tué peu de temps après par la police.
Pour le moment, l’enquête n’a pas encore défini toutes les responsabilités de cette affaire. Sur le témoignage d’une jeune fille, Samuel Paty est accusé d’avoir montré des caricatures du prophète Mahomet lors d’un cours sur la laïcité quelques jours plus tôt. Il aurait demandé aux élèves musulmans de se signaler. Le père de la jeune fille lance une campagne contre le professeur sur les réseaux sociaux, appuyé par un militant islamiste. Abdoullakh Anzorov se rend au collège, des élèves lui désignent Samuel Paty, contre de l’argent. Il tue le professeur puis il est abattu. Dans un message audio en russe, il a revendiqué son geste en se félicitant d'avoir "vengé le prophète" à ses yeux insulté par M. Paty.
Un hommage rendu dans les établissements scolaires
Ce vendredi 15 octobre, l’Éducation Nationale demande aux établissements scolaires de rendre hommage à cet enseignant.
Au lycée Jules Haag de Besançon, deux temps forts rythment cette journée. Un texte de Jean Jaurès, la « Lettre aux enseignants », a été lu par trois élèves de terminales pour tous les lycéens et les personnels, grâce au système de haut-parleur. Les jeunes peuvent également se rendre au CDI, Centre de Documentation et d’Information, pour visionner Robert Badinter évoquer Samuel Paty. Dans cette interview, l’ancien garde des sceaux insiste sur la laïcité et les valeurs de la République.
Les témoignages de Goma, Robin et Anaïs
Les élèves qui ont lu le texte ont expliqué leurs positions devant cet acte de terrorisme. Pour Goma, cet hommage est important : "C’est promouvoir le devoir de mémoire. Samuel Paty était un professeur qui exerçait juste son métier. Il travaillait pour nous : il voulait faire naître l’esprit critique chez ses élèves en leur enseignant la liberté d’expression. Cet acte cruel ne doit pas se reproduire."
Même sentiment pour Robin qui, lui, veut mettre l’accent sur la liberté d’expression : « La liberté d’expression, dans de nombreux pays, est compliquée. On est l’un des rares pays où l’on peut dire ce que l’on pense tant qu’on ne blesse pas les autres. Cet acte barbare et cruel porte directement atteinte à notre liberté à tous. »
Anaïs constate : "Il faut protéger notre liberté d’expression, c’est la base de toutes les libertés, c’est ce qui fait que l’on peut vivre en étant heureux. »