Meurtre à coup de ciseaux à Besançon : 20 ans de prison pour Kevin Berardi, jugé aux assises du Doubs

Accusé de meurtre, Kévin Berardi a écopé ce vendredi 28 juin de 20 ans de réclusions criminelles. Depuis trois jours, il était jugé devant la cour d'assises du Doubs à Besançon. L’homme a reconnu avoir mortellement poignardé Thomas Mercier, ingénieur horloger en novembre 2021, dans l’immeuble Sidhor situé quartier de la Mouillère à Besançon.

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Le verdict est finalement tombé. Vendredi 28 juin 2024, la cour d'assise du Doubs a reconnu Kévin Berardi coupable du meurtre de Thomas Mercier, en novembre 2021. Suivant les réquisitions du parquet, la cour a prononcé la peine maximale encourue, en retenant l'altération du discernement de l'accusé. À cela s'ajoute un suivi socio-judiciaire de vingt ans, une obligation de soins et une interdiction du port d'arme pendant quinze ans.

Cette affaire a été très vite appelé le “meurtre de Sidhor” en référence à l’immeuble où Thomas Mercier a été retrouvé agonisant dans son immeuble. Mardi 9 novembre 2021, peu avant midi, cet ingénieur en horlogerie âgé de 30 ans avait été roué de coups puis poignardé à mort 22 fois avec une paire de ciseaux par un homme, Kévin Berardi, âgé de 30 ans au moment des faits. 

Un drame en pleine journée dans un immeuble près du centre-ville

La victime avait été retrouvée en sang, dans la cage d’escalier, touchée par des plaies aux jambes, bras, thorax et à la tête. À ce moment-là, Thomas Mercier était encore en vie, mais les pompiers n’ont pas eu le temps d’intervenir. L’homme est mort sur place.

Le suspect est interpellé cinq heures plus tard dans l'hôtel Mercure. Les enquêteurs retrouvent dans sa chambre des vêtements maculés de sang et une paire de ciseaux. Dans un sac, également la carte de visite de la victime, Thomas Mercier, un jeune homme originaire de Loire-Atlantique et qui avait travaillé dans l’horlogerie en Suisse. 

Kévin Berardi a avoué les faits. Il a expliqué aux enquêteurs au moment de son interpellation avoir vu une banderole “Welcome back Théo” accroché à l’immeuble situé en face de son hôtel. Elle s'adressait à un jeune homme revenant de voyage. Des résidents lui souhaitaient la bienvenue. L’individu a été attiré par cette banderole, et a donc voulu pénétrer dans l’immeuble. Il a choisi sa victime au hasard en sonnant aux portes des appartements.

L'accusé, connu des services de police

“Les raisons de son geste restent très obscures. Il dit être une réincarnation de l’ange Saint-Christophe, et en même temps, il décrit de façon très clinique, très précise et avoir une froideur extrême l’enchaînement des faits”, avait détaillé au moment de l’enquête le procureur de la République, Etienne Manteaux.

Kévin Berardi était connu des services de police et de justice. Il avait déjà été condamné pour vol aggravé, violences, trafics de stupéfiants et infractions au code la route. En 2015, il avait été condamné à cinq ans de prison pour vols avec violences en Saône-et-Loire. Le Bisontin avait fait l’objet d’un suivi en sortie de détention en 2020. Il avait retrouvé un emploi, son suivi avait pris fin en avril 2021. L’homme était consommateur de cannabis et de cocaïne.

Des expertises psychiatriques contradictoires

Le procès qui s’ouvre ce mercredi 26 juin 2024 se déroulera sur trois jours. Pour les jurés, il s’agira de déterminer si l’accusé est responsable pénalement ou non des faits qui lui sont reprochés. Plusieurs expertises psychiatriques ont été réalisées. Mais elles sont contradictoires. Pour Me Bresson, avocate de l’accusé, “c’est l’enjeu du procès”.

Un premier expert avait conclu  "à une altération, mais pas à une abolition, ce qui ouvre la voie à un procès pénal possible", avait expliqué le procureur de la République le 20 juillet 2023. Le mis en examen avait consommé de la cocaïne et des drogues de synthèse "au point de le rendre paranoïaque". C’est la drogue qui m’a rendu fou, à ne plus tenir en place", avait-il confié à l'époque aux enquêteurs.

Un collège de psychiatres avait quant à lui déposé d'autres conclusions. "Ils jugent que son jugement a été aboli par un trouble psychiatrique, avec des hallucinations auditives et des voix qu'il entendait", avait précisé Etienne Manteaux.

"Il est vraiment très amoindri"

Il ne pourra pas s’exprimer parce qu’il n’a toujours pas de souvenirs, mais il assume les actes qu’il a commis malheureusement et il essaye de trouver des idées, des solutions, des mots, mais il n’y arrive pas.

Me Catherine Bresson, avocate de l’accusé

L’avocate de la défense rappelle qu’après les faits, son client Kévin Berardi a été hospitalisé à l’UHSA (Unité hospitalière spécialement aménagée de Lyon. “Il est bourré de cachets, il a des injections retard régulièrement et il est vraiment très amoindri”, explique-t-elle alors que le procès débute, au micro de notre journaliste Stéphanie Bourgeot.

La famille espère une déclaration de culpabilité de l'accusé

Me Jérôme Pichoff, avocat des parties civiles du côté de la famille, estime que l’accusé est en capacité d’être jugé : “Aucun expert n’a dit qu’il n’était pas en état d’être jugé”. Et pour lui, l’homme présentait bien une altération de son discernement et pas une abolition de son discernement au moment des faits. Mais il reviendra aux jurés de statuer sur cette question.

On a une victime qui était très aimée de sa famille. Brillant, prometteur dans sa carrière professionnelle, beaucoup de qualité humaine et tout cela a été totalement anéanti. L’état d’esprit est de venir chercher la justice, et la justice, pour eux, passe bien sûr par une déclaration de culpabilité par l’accusé.

Me Jérôme Pichoff, avocat des parties civiles de la famille

Le verdict des assises a été officialisé ce vendredi 28 juin. 




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