Il faudra un an pour réparer les dégâts des "mini-tornades" : après la tempête, la forêt de Chailluz rouvre partiellement au public

Dans la nuit du 20 au 21 juillet 2024, la forêt de Chailluz, à Besançon (Doubs) a été victime d'une impressionnante tempête. Fermée pendant une semaine pour raisons de sécurité, la zone a rouvert partiellement ce 31 juillet. Mais les dégâts sont considérables.

Des troncs à terre. Des souches arrachées. Des morceaux de bois en hauteur, tenant en équilibre sur les branches des arbres encore debout. Plus d'une semaine est passée dans la forêt de Chailluz, à Besançon (Doubs). Mais les dégâts causés par les violents orages de la nuit du 20 au 21 juillet sont toujours visibles.

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"On a découvert l'ampleur tout au long de la semaine" raconte Samuel Lelièvre, directeur aux espaces verts et à la biodiversité de la ville. "On nous avait annoncé des rafales arrivant à plus de 70 km/h. Mais vu les dégâts, on pense qu'on en a eu jusqu'à 150 km/h". Le personnel de l'Office national des forêts et les employés communaux évoquent même un "phénomène de vent tournant, de mini-tornades, qui ont déplacé les troncs, causant ainsi plus de dégâts". Verdict : "entre 2 000 et 5 000 m³ de bois à terre" sur les 1 700 hectares des lieux.

Une forêt rouverte "aux trois quarts"

À événement climatique exceptionnel, mesure exceptionnelle. La mairie de Besançon avait ainsi pris très tôt la décision de fermer l'intégralité de la forêt de Chailluz, lundi 22 juillet. Plus d'une semaine plus tard, la municipalité a décidé de "rouvrir partiellement les trois quarts de la forêt" précise Anne Vignot, maire (Les Écologistes) de la ville.

Seule une zone rouge reste interdite au public, "là où les dégâts ont été les plus forts", environ une vingtaine de parcelles sur les 175 de la forêt municipale.

Pendant une semaine, nous avons réduit le niveau de risque et déblayé la plupart des chemins forestiers carrossables et les sentiers de randonnées. Un travail de tous les instants. Mais attention, le danger reste présent et il faut faire très attention.

Samuel Lelièvre,

directeur aux espaces verts et à la biodiversité de la ville

Ainsi, seuls les chemins seront accessibles dans la zone réouverte. "Il ne faut surtout pas pénétrer dans les parcelles" assure Laurent Tautou, directeur de l'agence ONF à Besançon. "Même si nous avons fait notre maximum, il y a certains dangers que nous n'avons pas vus. Des branches toujours en l'air, qui pourraient tomber, etc. En forêt, le risque zéro n'existe pas. Mais là, il est accentué".

Un retour à la normale "pas avant un an"

Un travail de titan attend maintenant le personnel municipal et les agents de l'OFB. "En une semaine, nous avons dégagé les axes de circulation. Nous allons entamer maintenant des missions de reconnaissances importantes, beaucoup plus dures à effectuer que de la gestion de forêt classique" explique Catherine Lehoux, responsable du service forêt à la direction de la biodiversité et des espaces verts de la ville de Besançon.

Il va falloir inventorier le nombre précis d'arbres tombés. Leurs essences, leurs diamètres. Puis penser aux débouchés qu'on peut trouver pour ces troncs. Savoir ce qu'on peut en faire. Ensuite, il va falloir faire intervenir une entreprise pour enlever tous les troncs aux grappins.

Laurent Tautou,

directeur de l'agence ONF à Besançon

Avec 70 à 100 ha d'arbres à inventorier, "on ne reviendra pas à une forêt totalement ouverte avant plus d'un an" estime Samuel Lelièvre, qui rappelle à tous les usagers de la forêt d'être extrêmement vigilants lors de leurs promenades de la forêt de Chailluz. "Il ne faut pas non plus braver les interdits. Hier encore, j'ai surpris une grand-mère et son petit-fils dans la forêt, alors qu'elle était fermée. Je leur ai expliqué les risques qu'ils courraient".

Pour éviter ces cas de figure, le personnel municipal a positionné une cinquantaine de panneaux "accès interdit au public" à l'entrée de plusieurs sentiers. Des rubalises devraient également être installées le long des parcelles pour dissuader d'y pénétrer. "On a également des patrouilles de policiers municipaux et d'agents de l'ONF qui feront des rondes" ajoute Anne Vignot. "Le tout dans un but pédagogique, pour informer les citoyens".

La forêt de Brégille toujours fermée

Conséquence heureuse de cette réouverture partielle :  les accueils de loisirs (Vital’Chailluz et MJC Palente) vont pouvoir reprendre leur activité normale, tout comme le hameau des Grandes Baraques. Tous les sentiers, routes forestières et parkings situés au nord du chemin du Maupertuis et à l’est de la route forestière des Chapelets.

La forêt, elle, "mettra du temps à s'en remettre" confesse Yohan Bey, chef de secteur de la forêt communal. "Beaucoup d'arbres sont impactés. Je suis là depuis 29 ans, je n'avais jamais vu ça. Et au moindre nouveau coup de vent, la situation peut se détériorer." Pour information, la forêt de Brégille, elle aussi fermée après l'orage du 20-21 juillet, n'a pas été rouverte.