La FabrikaWeb Kids est une école du numérique créée au début de l’année 2016. Elle a été lancée par Azouz Manaï et Malika Zebbiche dans le quartier prioritaire de Besançon : Planoise. Ils ont décroché la "mention spéciale" de la 15e édition nationale du "Grand Prix Talents des Cités".
Les anciens de Clairs Soleils ont leur petit surnom pour désigner le quartier : « Le Petit Chicago ». Ce quartier, situé en périphérie de Besançon (Doubs), c’est celui dans lequel a grandi Azouz. Pendant longtemps, il a enchaîné les petits boulots, avec une envie : percer dans le monde du numérique.
A 40 ans, il a décidé de devenir son propre chef. Dans ce quartier, en 2014, il lançait une école du numérique gratuite. Il investissait alors 30.000 euros d’économie. Deux ans plus tard, il est reçu sous les ors de la République, au Sénat. Son projet est salué.
2016 : l'aventure commence pour de bon
Quelques années plus tard, en 2016, voilà qu'Azouz s'installe à Planoise, l’un des quartiers prioritaires de la politique de la ville de Besançon. Cette fois, terminés les cours gratuits. Le pari est audacieux : Azouz espère attirer dans ses ateliers les jeunes du quartier mais aussi ceux du centre-ville.Dans sa petite école du numérique, le matériel est de haute qualité : robots, imprimantes 3D, ordinateurs dernier cri… Le meilleur de la technologie, au cœur d’un quartier réputé difficile.
Pourquoi s'installer en quartier prioritaire ?
Azouz a le désir fort de susciter des vocations, d'éviter le décrochage scolaire et de responsabiliser les plus jeunes aux nouvelles technologies. En clair, les rendre acteurs de ces outils.S'installer en quartier prioritaire, c'est bon pour les finances. Le quartier de Planoise est une zone franche-urbaine, la FabrikaWeb Kids bénéficie donc de nombreuses exonérations fiscales.« On aurait pu s’installer en ville, mais le défi était bien plus grand dans un quartier réputé difficile. Aujourd’hui on est capable de proposer des cours de grande qualité et les gens font le déplacement jusqu’ici pour ça. »
- ⇒ Exonération d’impôt sur les bénéfices
- ⇒ Exonération d’impôts locaux
- ⇒ Exonération de cotisations patronales
Azouz dispose d’un statut associatif : les associations ne paient pas d’impôts commerciaux (impôt sur les bénéfices, TVA, contribution économique territoriale).
Azouz a également signé un contrat avec la ville de Besançon pour former les jeunes des quartiers de Planoise et autres au numérique.
Financer son projet : l'aide de la BGE
C'est vers une association qui a déjà permis la création de centaines d’entreprises en France que le duo d'entrepreneurs s'est tourné pour financer son entreprise : la BGE, la banque de gestion des entreprises.L’association a été créée en 1979 afin de faire émerger et évoluer les entreprises. La BGE permet chaque année de créer 18.000 entreprises et de générer 30.000 nouveaux emplois. nElle accompagne Azouz depuis le début : négociation des prêts, aide à la gestion administrative...
La BGE est l’un des porteurs du concours Talents des Cités. Azouz & Malika ont gagné pendant ce concours la mention spéciale du jury : à la clé, 5000 euros pour faire évoluer leur projet.
L’entreprise s’agrandit et les ennuis commencent !
Azouz a embauché son premier salarié il y a quelques mois. C’est là que le casse-tête a commencé. Azouz nous a expliqué les difficultés qu’il a rencontrées.
Le quotidien d'un chef d'entreprise est fait de formalités administratives qui peuvent sembler lourdes.
« Je n’avais jamais eu de salarié jusqu’à cette année… Et ça a été très compliqué au début. Il m’a fallu trois mois pour comprendre comment ça fonctionnait. »
Réussir et faire réussir les autres
Le bus Créaffaire, un bus de la BGE, intervient dans les quartiers afin de conseiller la population quant à la création d’entreprise. En 2016, 888 personnes ont été sensibilisées.
Le jour où nous le suivons, il est de passage aux Clairs-Soleils, c’est l’un des quartiers prioritaires de la politique de la ville de Besançon. C'est là qu'a vécu Azouz Manaï pendant 25 ans. Aujourd’hui, Azouz participe à l’opération.