CGT, Sud et CFDT appellent les salariés de l'INSEE de Besançon à faire grève aujourd'hui. Ils craignent que Besançon, bien que désignée direction régionale, devienne une "coquille vide"...
L'INSEE (Institut National des Statistiques et Etudes Economiques) de Besançon est en grève ce matin. Le mouvement est suivi par 30 % des 70 salariés, chiffres concordants entre la direction et les syndicats.
Dans le cadre de la fusion Bourgogne- Franche-Comté, le service "Etudes Economiques" est transféré à Dijon. Les grévistes craignent que Besançon, bien que désignée siège régional, ne devienne qu'une coquille vide. (Voir leur communiqué en bas de cet article)
Le directeur de l'INSEE à Besançon, Patrick Pétour, a été nommé justement comme "préfigurateur" de cette réorganisation. Il rendra son rapport fin octobre au préfet préfigurateur de la fusion, Eric Delzant, actuel préfet de Bourgogne. Joint par téléphone, Patrick Pétour affirme que Besançon ne sera pas une "coquille vide". Selon lui, il réfléchit "dans le respect scrupuleux des décisions gouvernementales et interministérielles. Avec deux principes à l'esprit : efficacité et équilibre des territoires, avec une spécificité, la spécialisation des sites. A Dijon, les forces d'études et à Besançon, les "fonctions support" comme les Ressources Humaines. Besançon accueillera bien la direction régionale." Et il ajoute : "Il n'y aura pas de mutation géographique forcée des salariés."
Voici le communiqué des syndicats :
"Le personnel de l’Insee de Franche-Comté est en colère. Le statut de direction régionale – décidé par le conseil des Ministres de cet été – semblait être une bonne nouvelle pour assurer la viabilité de l’établissement. Mais, à l’image du siège de la DRAAF du Limousin (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et la de la Forêt), le siège de l’Insee a Besançon risque d’être une coquille quasiment vide...
En effet, en Bourgogne Franche-Comté, début septembre, la direction générale de l’Insee a décidé de transférer le service études et diffusion à Dijon, sans contrepartie. Ce service est composé de fonctions « coeur de métier » de l’Insee. C’est ce service qui justifie les « EE » « Études Économiques » de l’Insee. De plus, les arbitrages de la direction générale impliqueraient la suppression d'un tiers des postes en bureau, dont la moitié des encadrants du site bisontin d’ici 2018.
Dans ces conditions, la pérennité de l’établissement de Besançon sera remise en cause très rapidement.
L’État s’est engagé vis-à-vis de certains Maires, notamment auprès de Jean-Louis Fousseret, à définir les villes sièges des directions régionales des administrations d’État afin d’assurer l’équilibre des territoires. A l’heure actuelle, cet équilibre est remis en cause à Besançon par la Direction
Générale de l’Insee. Sous couvert d’une application « made in Insee » de la réforme, l’Insee restructure profondément son organisation au mépris des décisions gouvernementales.
Le statut de direction régionale de Bourgogne Franche-Comté risque d’être honorifique pour l’établissement bisontin avec à terme un risque de fermeture. Les agents ont déjà alerté les politiques locaux et nationaux. A la suite de cette mobilisation, ils espèrent que le dossier Insee sera rapidement examiné."
