Le Conservatoire botanique de Franche-Comté et l’OPIE Franche-Comté renouvellent leur enquête sur l’argiope frelon. L’aire de répartition de cette araignée est mal connue, les deux institutions demandent donc aux particuliers qui la croisent de la prendre en photo et de leur signaler.
C’est une enquête à la portée des petits comme des grands : partir à la recherche, dans les jardins et dans les sous-bois, d’une araignée qui peut mesurer jusqu’à 2 cm ! L’argiope frelon, appelée ainsi pour les bandes jaunes, blanches et noires qui traversent son abdomen et la font ainsi ressembler à un frelon. Si cette araignée est répandue dans nos contrées, son aire de répartition est mal connue. "On sait qu’elle est présente un peu partout, mais on n’a pas de preuves avérées", explique Julien Langlade, bénévole de l’OPIE Franche-Comté (Office pour les insectes et leur environnement). Alors, cet organisme et le Conservatoire botanique de Franche-Comté ont lancé en 2018 une enquête auprès du grand public, pour l’inviter à chercher et à signaler la présence de l’argiope frelon. Une opération renouvelée pour la troisième fois cette année.
L’idée avec cette démarche participative, c’est aussi de permettre au grand public de mettre un nom sur cette espèce qu’il a sous les yeux
Dans les hautes herbes et la végétation basse, sortez les loupes !
L’argiope frelon s’installe le plus souvent dans les végétations basses et les hautes herbes, notamment dans les milieux à la fois ensoleillés et humides. Elle y tisse de grandes toiles, rondes et denses, pour y piéger ses proies favorites : criquets, sauterelles, mouches, abeilles et frelons constituent son régime alimentaire. C’est donc dans les hautes pelouses et les friches humides qu’on la trouve le plus facilement.
Elle est facilement reconnaissable à ses bandes noires sinueuses qui se juxtaposent à des bandes jaunes et blanches. On peut également facilement distinguer les mâles des femelles : les premiers ne font que 5 à 9 mm, et sont présents en juillet et août, alors que les secondes mesurent de 10 à 20 mm, et peuvent être trouvées d’août à octobre.
En suggérant aux curieux de chercher cette araignée dans leur environnement, le Conservatoire botanique naturel et l’OPIE Franche-Comté espèrent aussi changer un peu leurs regard sur ces animaux : "les araignées sont un groupe un peu victime de leur médiatisation, notamment sur les cas de morsure, expose Julien Langlade, c’est plutôt des bêtes qui font peur". Alors que l’argiope frelon est totalement inoffensive pour l’homme. "L’idée, c’est d’inviter les gens à constater qu’il y a des très beaux spécimens, à regarder comment elles sont faites et comment elles fonctionnent", ajoute-t-il.
Une photo pour immortaliser l’insecte
Si vous croisez l’argiope frelon en Franche-Comté, ayez le réflexe de sortir votre téléphone ou votre appareil photo pour immortaliser l’animal. Cette photo permettra au Conservatoire de vérifier qu’il s’agit bien de la bonne araignée. Notez la date et le lieu d’observation, ainsi que tous les éléments qui vous semblent remarquables, et rendez-vous sur le site http://cbnfc-ori.org pour la signaler.
