Pour dénoncer les conditions de vie des mineurs isolés, l’association SolMiré (Solidarité Migrants Réfugiés) a investi un bâtiment appartenant aux Voies navigables de France à Besançon.
C’est pour répondre au « silence assourdissant » de l’Etat que l’association SolMiRé a décidé de passer à l’action. Ce lundi 12 avril, ils ont réquisitionné à Besançon un bâtiment non occupé appartenant aux Voies navigables de France « afin d'offrir à ces enfants le toit auquel ils ont droit. »
Trois jeunes (2 en provenance de Sierra Léone et 1 de Guinée) sont hébergés sous ce toit improvisé à l'entrée du tunnel de Tarragnoz. Le département ne les reconnait pas comme des mineurs et refuse donc de les prendre en charge... un no-man's land administratif pour ces jeunes selon Quentin Pardonnet de l'association SolMiRé « où les personnes qui s’occupent des mineurs disent qu’ils sont majeurs et celles qui s’occupent des majeurs disent qu’ils sont mineurs et pour l’instant ils sont à la rue sans aucun soutien si ce n’est celui de certaines associations bénévoles. »
Ce sont des jeunes qui se retrouvent dehors avec comme consigne souvent de dire vous pouvez rester à la gare sauf que la gare ça ferme la nuit.
Des appels à l'aide restés sans réponse
SolMiRé avait déjà alerté sur les conditions de vie de ces trois jeunes garçons fin mars. Dans un communiqué, l'association tirait la sonnette d'alarme « Nous n’y arrivons plus ! Le 16 mars, le 24 mars et le 25 mars, l’association Solmiré a contacté le 115 afin de l'alerter sur la situation de trois mineurs à la rue, de 15 à 16 ans, rencontrés à Besançon. Ces appels à l’aide sont restés sans réponse »
L'association en appelle à la ville de Besançon afin qu'un lieu d'hébergement provisoire soit ouvert pour ces jeunes étrangers, dans l'attente de la décision d'un juge pour enfants. « Il n’y a pas d’obligation légale pour les municipalités à héberger ces jeunes mais rien ne les empêche dans une démarche volontariste pour les héberger le temps que ces jeunes puissent prouver leur minorité » ajoute Quentin Pardonney.
Le département réfute toute subjectivité dans le traitement de ces dossiers
Pour Patrick Genevaux, directeur adjoint en charge de la solidarité au Conseil départemental du Doubs, il n'ya pas de place pour la subjectivité dans le traitement des dossiers de ces jeunes migrants.
Il précise que « chaque jeune qui arrive est présumé mineur et le département va tenter de valider ou non cette option de départ. Il va d’abord vérifier si le jeune n’a pas déjà été évalué dans un autre département, ensuite il examine ses documents d’identité s’il en possède et enfin 3eme étape, un entretien d’évaluation mené par des travailleurs sociaux formés qui vont déterminer à partir de faisceaux d’indices si la situation du jeune est cohérente avec une situation de minorité ».