Musée des Beaux arts et d'Archéologie de Besançon : Histoire d’une métamorphose

Après quatre et demi de fermeture pour rénovation, le Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon rouvre ses portes le 16 novembre 2018. Le chantier était d’envergure, complexe et ambitieux. Retour sur une grande aventure architecturale et artistique. 

Episode 1 : Trois architectes pour un musée

Le musée des Beaux-Arts et d’Archéologie fut d’abord une halle aux grains, livrée par l’architecte Pierre Marnotte en 1843. De tous temps, des collectionneurs ont fait don de leurs œuvres à l’établissement. Aussi, en 1963, quand la donation Besson rejoint les fonds bisontins, il devient une évidence qu’il faut pousser les murs, réaménager les lieux pour exposer plus. La tâche est confiée à Louis Miquel qui dresse, à l’intérieur du musée, une structure intérieure en béton brut. On est en 1970 et ce béton, très décrié bien que proposant une déambulation verticale, assombrit les lieux. Depuis, plus rien, si ce n’est la pose de cloisons un peu partout pour répondre aux besoins d’expositions temporaires.
La mission d’Adelfo Scaranello, dont le projet de rénovation a été choisi par la ville n’était donc pas simple.
 

 

Episode 2 : Retour des trésors

Si le lieu n’était plus conforme aux attentes, les collections elles, sont riches et nécessitent d’être mieux mises en valeur. Besançon détient des trésors qui peuvent à eux seuls, faire venir les visiteurs. Ce sont eux qui sont arrivés en premier dans le nouveau musée, une fois les travaux terminés. Le sarcophage de Virginia, en pierre calcaire d’un seul bloc de 2.5 tonnes datant du IIIè siècle et entièrement restauré,  est la pépite de la salle gallo-romaine. L’Hallali du cerf, de Gustave Courbet a quitté le musée d’Orsay, où il est resté 7 ans. Le grand format, peint en 1967 et donner à Besançon par Juliette sœur de l’artiste, en 1882, a fait son retour dans sa maison mère mais le retour d’une telle oeuvre ne fut pas simple. Quant à « la déploration du Christ mort » de Bronzino, datant du 16ème siècle, il est bien revenu de Florence, son accrochage fut délicat lui aussi. C’est avec cette oeuvre que le visiteur terminera son parcours au sein du nouveau musée.   
 

 

Episode 3 : L’installation des collections

S’il y a les trésors, il y a aussi toutes les autres œuvres et dans la nouvelle configuration des lieux, elles seront plus nombreuses à être exposées. Petit à petit, peintures et lapidaires sont sortis des réserves. Chacune est minutieusement inspectée, manipulée avec le plus grand soin et installée. Elles sont aussi photographiées. Beaucoup ont en effet été restaurées à l’occasion de cette fermeture totale du musée. Du coup, il est primordial de refaire le guide des collections. Un travail pointu nécessitant la venue à Besançon, de spécialistes. 1200 pièces font progressivement leur retour dans le musée et, dans ces espaces plus ouverts, plus lumineux, elles peuvent désormais dialoguer entre elles.
 


Episode 4 : En attendant le public

A un mois de la réouverture du musée, on procède aux dernières installations, et le personnel prend possession des lieux. Plus de lumière, plus d’espaces d’exposition donc plus d’œuvres à découvrir, la métamorphose a bien eu lieu. L’atelier pédagogique, dans un espace lui aussi repensé, a déjà son programme : il va accueillir les familles et les touts petits car il n’y a pas d’âge pour découvrir l’art et les émotions qu’il suscite.
Désormais, trois architectures dialoguent entre elles : celle de Marnotte, celle de Miquel et celle d’Adelfo Scaranello. Ce dernier a ramené la lumière en ces lieux, la transparence aussi. Dedans, on voit ce qu’il se passe dehors, et dehors, on aperçoit les collections qui sont dedans. De quoi inviter les visiteurs à pousser la porte de musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon et convaincre les plus timides…l’art n’est pas réservé à une élite et fait du bien à tous.

 



 
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