Du Jura suisse au cirque de Gavarnie en passant par les pelouses de la ville de Besançon dans le Doubs, les colchiques sèment leurs touches violettes en ce moment dans nos paysages. Si vous connaissez la chanson, connaissez-vous la fleur ? On a révisé, potassé la botanique pour vous !
Colchiques dans les prés, fleurissent, fleurissent, Colchiques dans les prés, c’est la fin de l’été.
Vous chantonnez déjà la chanson ? On la fredonne toujours aux enfants, et les parents, vos grands-parents l’ont certainement encore en tête. La chanson dont le vrai titre est “Automne” a vu le jour dans les années 40. Jacqueline Debatte en a écrit les paroles et son amie Francine Cockenpot la mélodie. Les deux femmes qui étaient camarades scouts ont écrit cette ritournelle vers 1942/1943 à l'intention des scouts de France.
Les feuilles d'automne, emportées par le vent, en ronde monotone, tombent en tourbillonnant. Châtaignes dans les bois, se fendent, se fendent, châtaignes dans les bois, se fendent sous les pas.
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En cette fin septembre, les colchiques poussent un peu partout en France
Le colchique fait partie de la famille des liliacées. Son vrai nom est "colchicum autumnale". Sur le site de référence Gallica, on en apprend un peu plus sur l’histoire passionnante de cette fleur aux tons mauves.
Son nom latin fait référence à la Colchide, cette région autour de la Mer Noire, située en Géorgie actuelle, où la plante pousse en abondance. Cette région est connue dans la mythologie grecque pour avoir été le royaume de Médée qui aurait utilisé le colchique par deux fois, comme onguent tout d’abord, afin de se rajeunir et conquérir Jason, mais aussi comme poison dans le but de supprimer sa rivale.
Sur le plan botanique, le colchique est une plante à bulbe. Elle éclot quand les autres plantes de l’été ont déjà décliné. C’est une plante basse qui a l’étrange faculté de fleurir, sortant de terre sans feuilles ni tiges.
Le colchique s’habille d’une belle corolle de couleur mauve violet. Si vous la regardez de près, vous verrez qu’elle comporte six pièces florales appelées sépales ou pétales. Le colchique disparaît en hiver, ses feuilles feront leur réapparition au printemps.
Jolie plante, mais toxique
Le colchique qu’on appelle aussi arsenic végétal, safran bâtard ou tue-chien est toxique tant au niveau des fleurs que des feuilles. Il contient de la colchicine, un poison. Cet alcaloïde est si puissant qu’il suffit de 5 grammes de graines chez l’adulte, moins de 2 grammes pour l’enfant, ou encore 50 à 60 grammes de feuilles pour engendrer la mort, précise le conservatoire botanique du Massif Central.
Le colchique peut intoxiquer les animaux domestiques comme les bovins. En 2020, un Alsacien en est même décédé. Il avait confondu la plante avec de l’ail des ours.
Par le passé, le colchique a été utilisé pour soigner la goutte. “Au XIXe siècle, la demande en graines de colchiques est tellement importante que la seule culture ne suffit plus” précise le site Gallica.
Aujourd’hui, le colchique pousse dans nos jardins et dans plusieurs régions de France. L’espèce botanique n’est pas menacée. Mais elle devient plus rare ou absente de certains secteurs de Bretagne, de Normandie et surtout de la région méditerranéenne.