"Pas de fachos dans nos villes !", environ 850 personnes manifestent à Besançon contre les idées d'extrême droite et le fascisme

Environ 850 personnes se sont rassemblées à Besançon lors d'une manifestation contre les idées d'extrême droite et le fascisme, après plusieurs exactions imputées à des groupuscules néonazis dans la capitale comtoise. Détails.

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"La lutte contre le fascisme n'est pas la seule préoccupation des organisations de gauche ou des anti-fascistes, ça concerne tout le monde", explique Jeanne, une Bisontine présente dans la manifestation du jour à Besançon. Environ 850 personnes, selon les organisateurs, se sont rassemblées au départ de la place du 8 septembre pour un défilé pacifiste. Le mot d'ordre : "Non aux idées d'extrême-droite et aux fachos à Besançon !"

Des centaines de citoyens ont fait le déplacement pour marcher dans les rues du centre-ville. Anne Vignot, maire de Besançon, et des élus au conseil municipal étaient également présents, ainsi que plusieurs organisations de gauche telles qu'EELV, la France Insoumise ou encore le Parti Communiste, le Nouveau Parti Anticapitaliste ou la Confédération Nationale du Travail. 

"Non, nous n'oublierons jamais !"

"Il faut que ce soit une union", confirme Linda, une habitante du quartier Planoise. C'est également l'avis de Bertrand : "C'est important qu'un maximum de gens se mobilise. Ces idées nauséabondes progressent un peu partout en Europe".

Après avoir déambulé sous les slogans anti-fascistes dans la grande rue, les manifestants ont pris la direction de Battant, puis du quartier Rivotte et ont réalisé un arrêt devant le bar le Shake-Pint. Installé sur sa terrasse au moment de l'arrivée du cortège, le gérant du bar a expliqué à France 3 Franche-Comté : "Je ne comprends pas pourquoi on me reproche des choses, alors que je n'ai rien fait." Pour rappel, une quinzaine de militants d'ultra-droite avait bruyamment déambulé dans les rues du centre-ville de Besançon fin août, entonnant des chants militaires allemands, collant des stickers identitaires et SS sur du mobilier urbain et faisant des saluts nazis dans les rues, après une soirée privée dans ce bar.

La manifestation s'est également arrêtée place Jean Cornet, figure de la résistance française et commandant dans le maquis du Doubs, tué par l'ennemi, là même où se sont pris en photo des militants fascistes à Besançon quelques mois plus tôt. "C'est ici, que les nazillons d'aujourd'hui sont venus s'exhiber, sont venus chanter leurs chants nazis ! Non, nous n'oublierons jamais !", a lancé un manifestant, chaleureusement applaudi par la foule. 

"Je me pose la question de l'inaction de la police"

"Sur Besançon, il y a des exactions faites par des fascistes et des néonazis. On trouve ça très inquiétant. Ce n'est pas dans l'esprit de la ville. C'est important de montrer qu'on n'est pas d'accord" détaille Fabienne, institutrice de métier et visiblement inquiète. "Ce qui est surtout inquiétant c'est que ces gens, qui sont connus, occupent certains bars de la ville. Pourquoi il n'y a pas eu des interventions de police sur les manifestations en soirée et la nuit ? Pourquoi ils ont le droit d'avoir des propos racistes et fascistes ? C'est interdit", conclut-elle. 

"Je me pose la question de l'inaction de la police. Les habitants des quartiers du centre-ville savent qu'il y a une multiplication des actions d'ultra-droite, mais seule la police ne les entend pas", s'interroge lui aussi Charles. Plusieurs tenanciers de bars bisontins ont marché ce samedi pour signifier leur opposition à l'accueil de militants fascistes dans des établissements de la capitale comtoise. "Si des clients se montrent ouvertement violents et véhiculent des idées racistes, on peut leur interdire l'accès à notre établissement", précise l'un d'entre eux.

La maire de Besançon Anne Vignot, présente en début de manifestation, avait appelé la police à "prendre en considération les actions qui sont menées par ces groupuscules", au micro de France 3 Franche-Comté, quelques semaines plus tôt. "Nous allons vérifier avec le procureur de la République la capacité qu’on a à emmener en justice les individus qui bafouent les valeurs de la République, parce qu’il faut les sanctionner", avait-elle expliqué, rappelant les valeurs d'égalité, de liberté et de fraternité "chères à notre ville".

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