"Premier arrivé, premier servi", à Besançon, des étudiants toujours sans logements à quelques heures de la rentrée

À quelques jours de la rentrée universitaire à Besançon (Doubs), des jeunes rencontrent des difficultés pour se loger. Il vaut mieux s'y prendre le plus tôt possible.

Olivia est arrivée à Besançon il y a 24 heures de l'autre bout de la France. La jeune Bretonne de 21 ans a été admise en licence information communication. "Je le sais depuis fin juin, mais à distance, c'est compliqué" explique-t-elle. Olivia recherche un T1 au centre-ville avec un loyer de 500 euros maximum.

Depuis son arrivée, Olivia enchaîne les visites, six en deux jours, mais à chaque fois, c'est trop tard. "Premier arrivé, premier servi" résume-t-elle. Est-elle surprise par cette difficulté de se loger, elle qui vient de Brest ? "Non, c'est comme cela partout" répond-elle. Ce soir, Olivia dormira chez des amis et finira par trouver un appartement au bout de trois jours de recherche.

"Premier arrivé, premier servi"

Olivia est rivée sur les annonces du BonCoin. C'est aussi le site le plus consulté par Théo. Le Franc-comtois est moins dans l'urgence, il recherche plutôt une colocation proche du quartier universitaire à moins de 400 euros.

Ces parents habitent à 25 kilomètres de la capitale bisontine. "Je pensais que cela serait plus facile, l'année dernière, on n'a fait qu'une seule visite". 

Théo et Olivia recherchent dans le parc privé des logements. Emmanuel Bailly, agent immobilier de l'agence Seiler, confirme cette difficulté pour les étudiants de trouver au moment de la rentrée un logement. 

Pour les étudiants, tout est concentré en deux mois. En ce moment, j'aurais pu proposer dix fois plus d'appartements mais je n'ai plus rien à faire visiter. Il y a un souci d'offre à Besançon.

Emmanuel Bailly, agent immobilier Seiler

Elia a eu plus de chance. À 17 ans, elle commence à Besançon un diplôme d'éducatrice de jeunes enfants. Ses cours ne commencent que le 18 septembre, mais elle a signé au 1er août son contrat de location. "C'était compliqué, explique Elia, les appartements partent vite". 

Anticiper pour trouver

En 2022, selon le Grand Besançon,  25.000 étudiants vivaient sur Besançon. Entre deux états des lieux, nous parvenons à joindre au téléphone Edith Dotal. Elle travaille pour l'association Logimea qui gère la résidence étudiante Le portail. 80 logements neufs proches des transports en commun. 

Il y a plus de demandes que de logements

Edith Dotal, association Logimea

Les familles ont déposé leurs dossiers avant de connaître les résultats des affectations de leurs enfants. Des avances remboursables en cas d'échec aux inscriptions.

En même temps que Parcoursup

Pour obtenir un logement au Crous, là aussi, il faut anticiper. La plupart des locataires du Crous sont des étudiants boursiers. Pour monter son dossier au Crous, le calendrier est calqué sur celui de Parcoursup. 

Dès que l'étudiant a formulé ses souhaits de formation sur Parcoursup, il peut déposer jusqu'à quatre vœux (un vœu par académie) sur la plateforme du Crous. C'est la phase initiale d'attribution en mai.  Le Crous répond à la mi-juin et l'étudiant s'il n'a pas été accepté pour redemander quatre fois de suite un logement.

À la suite de notre appel à témoignages sur la Facebook de France 3 Franche-Comté, une jeune étudiante algérienne en licence de biologie nous a contactés. Elle rêve d'obtenir un studio au Crous. En faisant sa demande mi-juillet, elle se retrouve sur une liste complémentaire. Son budget est de 350 euros. Pour l'instant, elle est hébergée chez des amis.

En cette veille de rentrée universitaire, les 6779 logements du Crous sont tous loués. 

Sur les 40% des appartements libérés par des étudiants, on ne répond qu'à une demande sur deux . On voit bien que l'on a des manques.

Christine Le Noan, Directrice générale du Crous Bourgogne-Franche-Comté

À Besançon, le Crous propose 2600 logements. Cette année, une nouvelle résidence étudiante est proposée. 105 T1 de 18 à 27 m2 dans le nouvel écoquartier Vauban. Sur le campus de la Bouloie, un bâtiment est fermé cette année pour être complètement réhabilité. Un autre devrait l'être dans les années qui viennent. 

Le Crous, conscient de cette difficulté de logement, travaille avec les collectivités pour améliorer son offre de logement. Quant au parc privé, les investisseurs doutent actuellement de la rentabilité possible. En attendant, des étudiants recherchent encore la perle rare à Besançon. 

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