Alors que le gouvernement présente ce 10 janvier sa réforme des retraites, penchons-nous sur ce que vivent les voisins les plus proches de la Franche-Comté. En Suisse, l'âge de départ à la retraite est de 64 et 65 ans et travailler après cet âge est considérablement valorisé.
Le gouvernement a dévoilé sa réforme des retraites ce 10 janvier 2022. La Première ministre Élisabeth Borne a notamment annoncé le report progressif de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans. C'est un échéance similaire à nos voisins helvètes : les Suissesses peuvent partir à 64 ans, les Suisses à 65.
De l'autre côté de la chaîne du Jura, le système suisse obéit globalement aux mêmes grands principes de solidarité qu'en France : les plus jeunes en activité financent les retraites des plus âgés et les plus aisés participent davantage à ces cotisations que les plus modestes. Le système de retraites de la Confédération helvétique se découpe en trois "piliers".
L'Assurance-vieillesse et survivants (AVS)
Cotisation obligatoire mise en place en 1948, l'AVS garantit aux Suisses une rente pour subvenir à leurs besoins une fois à la retraite. Chaque Helvète peut la toucher une fois retraité, en ayant cotisé au moins une année dans sa carrière.
Chaque Suisse cotise pour l'AVS à partir du 1er janvier suivant son 17e anniversaire s’il touche un salaire et à partir du 1er janvier suivant son 20e anniversaire s’il n’a pas d’activité lucrative. Un salarié peut être considéré comme n’ayant pas d’activité lucrative si ses revenus ou son temps de travail est minimum, comme les étudiants par exemple.
Le montant de la rente liée à l'AVS dépend de deux facteurs principaux :
- Le nombre d’années de cotisation :
- Si un Suisse a cotisé toute sa vie pour l’AVS, il a le droit à une rente complète à sa retraite. Au contraire, s'il a des lacunes de cotisation, il obtiendra une rente partielle (avec une année sans cotisation, la rente est réduite de 2,3%).
- En cas de départ anticipé à la retraite, la rente sera aussi réduite (-6,8% pour année, -13,6% pour deux ans).
- En cas de départ ajourné, la rente sera augmentée (de +5,2% à 31,5%) en fonction de la durée de l’ajournement, dans un maximum de 5 ans.
- Le revenu annuel moyen : plus le salaire est élevé, plus les cotisations à l’AVS seront importantes et plus la rente à la retraite sera élevée.
Grâce à l’AVS, un Suisse seul peut toucher une rente de 1195 francs minimum (soit 1209 euros) et 2390 francs maximum par mois. Pour repère, le salaire moyen en 2021 en Suisse atteint 6500 francs suisses, soit 5700 euros.
La prévoyance professionnelle
Ce 2e pilier est un système par capitalisation (financée par les employeurs et salariés) vient compléter l’AVS.
Ce prévoyance professionnelle est obligatoire pour les salariés soumis à l’AVS et dont le salaire annuel chez un même employeur dépasse 21 510 francs suisses (21 700 euros). Ces actifs y contribuent à partir du 1er janvier suivant leur 17e anniversaire.
À l’âge de départ à la retraite, on peut choisir :
- De recevoir la rente de vieillesse par versement mensuel
- De recevoir un quart du montant de cette rente et le reste en versement mensuel, dont la valeur est alors plus restreinte
La prévoyance personnelle
Ce 3e pilier est facultatif : un Suisse peut verser à une assurance privée des cotisations pour augmenter son capital retraite. Elle prend souvent la forme d'une somme à retirer en une fois, à retirer jusqu’à 5 ans maximum avant l’âge de départ à la retraite et jusqu’à 5 ans après cet âge, si on peut prouver qu’on travaille encore.