Retraites : "Par quelle baguette magique, le gouvernement va-t-il nous augmenter, nous les enseignants ?"

Les annonces d'Edouard Philippe sur la réforme des retraites et le soin particulier apporté aux enseignants sont loin de convaincre les intéressés dont les syndiqués FSU et SNES. 

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L'explication de texte n'a pas convaincu. Lors de son discours, ce mercredi 11 décembre, le Premier ministre a annoncé deux points importants concernant les enseignants.


Sanctuariser le niveau des pensions des enseignants


Le niveau des pensions des enseignants sera "sanctuarisé", a souligné Edouard Philippe. "Nous inscrirons dans la loi la garantie selon laquelle le niveau des retraites des enseignants sera sanctuarisé et comparable au niveau des retraites des fonctions ou des métiers équivalents dans la fonction publique", a-t-il annoncé.
  

Revaloriser les salaires des enseignants pour maintenir le niveau de leurs pensions 


"Nous engagerons avant la fin du quinquennat les revalorisations nécessaires pour maintenir le niveau des pensions" des enseignants, "nous le ferons progressivement et nous commencerons dès 2021", a également assuré Edouard Philippe.


"On ne peut pas y croire !" dénonce une enseignante d'école primaire


Karine Laurent enseignante en primaire à Besançon et membre du syndicat FSU a pris connaissance ce mercredi des annonces du Premier ministre. "Garantir les pensions, revaloriser les salaires, on ne peut pas y croire dans la mesure où l'Etat a déjà repoussé le versement de notre augmentation de 300 euros par an" explique Karine Laurent. 

"Il faudra plusieurs centaines d'euros de plus par mois pour les enseignants pour garder le niveau des pensions selon le syndicat SNES. On ne voit pas comment le gouvernement pourrait augmenter de centaines d'euros les enseignants dans une réforme destinée à faire des économies" ajoute Karine Laurent de la FSU. "Qu'on nous promette que les pensions ne baisseront pas, alors il faut qu'on nous explique comment on s'y prend. Par quelle baguette magique, peut-on augmenter 800.000 enseignants ? "s'interroge la syndicaliste. 

"Le mécontentement et la détermination restent entiers", a indiqué au niveau national Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, première fédération syndicale chez les enseignants.
"Le Premier ministre confirme son projet, et on ne sait toujours pas ce qu'il propose pour compenser la fin du calcul des pensions sur les six derniers mois dans la fonction publique. Ce qu'on sait, c'est qu'il faudra travailler plus longtemps, et ça c'est non pour la FSU", a-t-elle déclaré.


"Nous maintenons la mobilisation, les annonces de l'Etat ne sont pas à la hauteur de nos attentes"


Même inquiétude et colère chez Nathalie Faivre, professeur dans un lycée de Besançon et membre du SNES. Elle ne croit pas elle non plus à une revalorisation des salaires. "La revolarisation aurait lieu en début de carrière, avec des primes, mais pas des hausses de salaires et la définition de nouvelles missions. Pour gagner plus, il faudra travailler plus. C'est n'est pas une revalorisation, le compte n'y est pas" ajoute Nathalie Faivre. 

"On s'interroge sur la cacophonie du gouvernement, entre les annonces du Premier ministre, celle du Président de la République, et celle du ministre de l'Éducation, il y a un hiatus, tout cela est impossible" conclut Nathalie Faivre. L'enseignante dit ne pas avoir connu un tel mouvement de fond dans sa carrière. La faiblesse des salaires, les réformes, les conditions de travail, il y a un vrai ras le bol des enseignants selon elle. 


De nouvelles journées d'actions prévues en Franche-Comté et à Besançon


Dans le Doubs, les enseignants maintiennent leur mobilisation. 
  • Jeudi 12 décembre, un rassemblement est prévu à 9h30 devant la gare Viotte avec l'assemblée générale des cheminots.
  • Samedi 14 décembre, l'intersyndicale FSU-Solidaires-CGT-FO appelle à un rassemblement à 14 heures place de la Révolution.
  • Enfin, mardi 17 décembre, sera une nouvelle journée d'action à l'appel de l'interprofessionnelle. Le cortège partira à 10h30 de la gare Viotte à Besançon. 
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