"Expédition punitive", "chasse à l'homme", "extrême violence"... Au moins huit homosexuels ont été agressés cet été au parc Micaud de Besançon par un groupe de jeunes hommes. Certaines victimes ont été hospitalisées, avec des traumatismes importants.
Au moins cinq agressions au mois de juillet, une accalmie de quelques semaines, et trois nouveaux actes de violence ces derniers jours.
Le parc Micaud, prisé par la communauté gay de Besançon le soir venu, est devenu dangereux pour les homosexuels.
"On est face à un phénomène inédit, il ne faut plus aller au Parc Micaud pour l'instant, c'est trop risqué", dénonce l'une des victimes.
"à 10 ou 15 contre 1"
Les faits qui ont été rapportés à la police sont en effet d'une extrême gravité.
"On a affaire à des expéditions punitives à 10 ou 15 contre 1, détaille un membre de l'association LGBTA Nouvel Esprit. Des victimes ont été plaquées au sol, puis tabassées méthodiquement. On leur demande de se relever, de fuir, puis on les rattrape pour les frapper à nouveau".
Le commissariat de police de Besançon confirme la série d'agressions. Une enquête est ouverte.
Charly Kmyta, chef de la sûreté départementale à Besançon, indique que ses services essaient d'identifier les suspects, "un groupe à géométrie variable", entre 4 et 10 jeunes hommes, âgés de 15 à 20 ans.
"Le mode opératoire n'est pas clair, précise le commissaire. Le mobile homophobe est avéré pour certaines agressions, mais il y a également eu des agressions sans mobile apparent dans le même secteur".
En attendant d'éventuelles arrestations, l'association Nouvel Esprit alerte la communauté homosexuelle sur les réseaux sociaux.