Le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, a annoncé le mardi 12 septembre l'ouverture d'une enquête préliminaire après qu'un homme est décédé dans le Doubs, à la suite d'une nuit de "chemsex", pratique qui allie consommation de drogue et performances sexuelles. C'est la première fois qu'un tel événement se produit dans le département à sa connaissance.
Le procureur de la République Etienne Manteaux a annoncé, le mardi 12 septembre en conférence de presse, qu'une enquête préliminaire pour homicide involontaire a été ouverte dans le Doubs après le décès d'un homme quarantenaire, dans le cadre d'une soirée de "chemsex", qui allie consommation de drogues et rapports sexuels.
"C'est une enquête qui démarre le 2 septembre", a-t-il raconté. Dans le secteur de Valdahon, la gendarmerie est contactée. "Un homme prévient qu'à son domicile, son partenaire sexuel venait de décéder". "Il s'est avéré que durant la nuit, ces deux individus avaient eu plusieurs rapports sexuels, la personne décédée était sous emprise de produits chimiques", a déclaré le procureur.
Le "chemsex", une pratique dangereuse en progression
Selon les premiers résultats de l'enquête, du 3-CMC, un produit "classé stupéfiant depuis 2022" dont les effets peuvent être assimilés à un croisement entre la cocaïne et la MDMA, serait en cause. Ce produit peut provoquer une asphyxie chimique lorsqu'il est consommé en grandes quantités.
Le chemsex est une pratique qui se développe dans toute la France. Après avoir plutôt débuté dans les grandes villes, elle touche désormais les plus petites régions. Le chemsex est "une pratique qui lie consommation de psychostimulants contactogènes avec du sexe", explique un spécialiste en gestion des addictions joint par nos soins.
"Historiquement, c'était dû aux communautés d'hommes qui ont des rapports avec des hommes, où ils cherchaient à se réapproprier leur sexualité, en cherchant des drogues qui donnent envie d'aller au contact de l'autre" explique-t-il.
Comme l'a rappelé ce mardi 12 septembre le procureur de la République, le chemsex pose un problème de santé publique, la pratique étant hautement addictive. "Ces produits jouent sur la sérotonine, donc les gens ont tendance à augmenter les doses" ajoute le spécialiste, "et comme ce sont des produits qui s'achètent sur internet, ils n'ont pas forcément l'impression que c'est interdit, et ils ne demandent de l'aide que quand ils vont vraiment mal".
Face à l'ampleur du problème, les pouvoirs publics soutiennent la campagne de prévention lancée par l'association AIDES. Un groupe d'entraide sur Facebook, "Info Chemsex (by AIDES)" et une ligne d'écoute sur WhatApp, SIgnal et Télégram est disponible 24h/24 au 07 62 93 22 29.