Au sein du service néonatalité du CHU de Besançon (Doubs), trois chambres permettent désormais aux parents de dormir avec leur enfant prématuré.
"C’est une vraie révolution" pour Gérard Thiriez, médecin chef du service néonatalité du CHRU de Besançon, dans le Doubs.
Les trois chambres permettant d’accueillir les parents des enfants prématurés ont été officiellement inaugurées ce vendredi 18 novembre. En service depuis février 2021, ces pièces ont remplacé les chambres "mères-enfant" et ont déjà accueilli une trentaine de parents. L'association Kiwanis a financé les trois lits, pour un montant de 10.000 euros.
"Toutes les unités de néonatalogie n’ont pas de quoi accueillir les parents, qui doivent parfois dormir sur des sièges ou des lits de camps. Dormir sur place leur évite des allers retours parfois fatigants et couteux ", explique le cadre du service de l'hôpital de Besançon, où 450 enfants en moyenne naissent chaque année prématurément.
Le peau à peau pour "recréer l'ambiance de la vie foetale"
Des lits doubles repliables trônent désormais dans les trois chambres spécifiques, aux murs tapissés d’animaux. "Ces lieux transforment l’hôpital en lieu de vie plus intime", précise Gérard Thiriez. Dans des contextes de naissances difficiles, parfois traumatiques, ils offrent un espace serein au sein desquels l’enfant et les parents peuvent tisser des liens.
"Beaucoup d’études montrent l’intérêt de la proximité et de l’implication des parents auprès de leurs bébés, notamment sur le peau à peau. Mettre l’enfant contre le torse d’un de ses parents recréé au mieux l’ambiance de la vie fœtale. Les enfants ont un meilleur sommeil, et font moins d’apnée. Ils gagnent plus vite en autonomie respiratoire et digestive si les parents sont présents".
La mise en place de ces chambres accompagne en réalité un changement de philosophie. "Les parents ne se contentent plus de regarder les soins, mais peuvent les faire eux-mêmes, avec notre aide. C’est une manière de s’habituer et de se préparer à l’accueil de leur enfant à la maison", précise le médecin.
Chaque année, environ 60 000 bébés naissent prématurément en France, soit 8 % des naissances.