Trois scientifiques bisontins en partance pour le Groenland

Depuis 2006, ils quittent régulièrement le laboratoire chrono-environnement de Besançon pour les côtes groenlandaises. Ils y prélèvent des sédiments, analysés ensuite minutieusement, pour mieux comprendre les interactions entre l'Homme et son environnement au fil des siècles. 

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L'aventure a commencé au sud du Groenland, en 2006, sur les traces de peuplement viking au Moyen-Âge. En effet, en prélevant des sédiments dans le sous-sol de l'île, par le système du carottage, on recueille de multiples informations par les pollens, les spores de champignons ou les minéraux, sur les activités humaines, les colonies d'animaux ou le réchauffement climatique. C'est la ressource même des paléoenvironnementalistes. Les progrès de la datation au carbone 14 permettent de situer des événements sur un millénaire à 20 ans près. 

Ces multiples expéditions au Sud et à l'Ouest du Groenland, qui ont permis de mieux circonscrire l'occupation des Vikings, venus d'Islande, durant 450 ans. Les scientifiques ont ainsi pu certifier que les nouveaux-venus avaient élevé des moutons et même ainsi introduit de nouvelles plantes comme l'oseille ou le pissenlit. Puis à partir du XIIIème siècle, les conditions climatiques n'étant plus favorables, leur économie s'est tournée vers les produits de la mer, les agriculteurs sont devenus pêcheurs et chasseurs de phoques, avant de quitter définitivement l'île pour un retour en Islande. Ce n'est donc pas parce qu'ils ont saccagé et abusé des ressources locales, qu'ils ont dû fuir. Au contraire, ils ont montré de belles capacités d'adaptation. 
 

 

Une coopération internationale


Le 21 août 2018, Émilie Gauthier, Hervé Richard et Vincent Bichet vont reprendre la route pour deux semaines. Direction cette fois, la côte Est, et une zone appelée le Liverpool Land. Cette fois, ils travailleront avec des ornithologues pour déterminer, toujours par la technique du carottage, depuis quand les colonies de mergules y sont présentes. Ces oiseaux pêcheurs occupent une place importante dans la biodiversité locale et le mode d'alimentation des autochtones. Les découvertes actuelles éclairent le passé et réciproquement. 

Les prélèvements se feront en canoë sur un lac, difficile d'accès. L'expérience est donc aussi sportive. C'est Émilie Gauthier, professeure d'archéologie et de paléoenvironnement au sein du Laboratoire Chrono-environnement, qui dirige les recherches. Elle a obtenu des financements de l'Agence Nationale de la Recherche (ANR) sur quatre ans, en étendant son champ d'études aussi à la partie arctique du Canada (Côte du Labrador et Nunavik) qui fera l'objet des prochaines expéditions. Les scientifiques bisontins travaillent d'ailleurs aussi en collaboration avec d'autres universités françaises et des écoles groenlandaises. 

 


Emilie Gauthier a participé à un documentaire tourné au Groenland en 2017 par Tournez s'il-vous-plaît pour Arte dans le cadre de la collection Enquêtes archéologiques. Groënland, l'épopée viking est à revoir jusqu'au 4 août. 
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