Doubs : une mère aux propos mystiques soupçonnée d'avoir tué son fils de quatre ans en pleine nuit, après avoir fui son domicile

L'horrible découverte a été faite ce vendredi matin à Corcondray, dans le Doubs, dans une petite commune située près de Saint-Vit. La mère de l'enfant décédé est soupçonnée d'être l'auteure de coups mortels.

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Les premiers éléments de l'enquête dévoilés par le procureur de la République Etienne Manteaux et par le Général de gendarmerie Bruno Guyot sont glaçants. Ce vendredi matin, à 7h55, la gendarmerie de Saint-Vit a découvert une mère de famille de 35 ans et son fils de quatre ans et demi, dans un fossé près du cimetière de Concorday, alors que les températures nocturnes se rapproche du zéro la nuit et que l'enfant ne portait que son pyjama sur le dos.

Arrivés sur les lieux après des recherches effectuées dès le milieu de la nuit par une dizaine de gendarmes ainsi qu'une équipe cynophile de Montbéliard, les militaires ont rapidement constaté que l'enfant présentait des marques de strangulations et de coups, notamment portés au visage. Ce dernier était visiblement en état d'hypothermie avancée, avec un pronostic vital engagé. Il est décédé quelques heures plus tard au CHU de Besançon.

"Il étaient dans le froid, avec un épais brouillard et dans l'humidité. Les enquêteurs ont rapidement constaté que cet enfant était en très grande souffrance. Les deux parents ont été placés en garde à vue pour objectiver la situation" précise Etienne Manteaux.

Mais que s'est-il passé pour qu'une mère et son enfant passent une partie de la nuit dans un fossé ? Les enquêteurs ont entendu plusieurs témoins, dont le père de la principale suspecte et deux voisins qui ont pu parler à l'intéressée avant qu'elle ne disparaisse totalement des radars. Il s'avère, selon ces témoins, que la femme a quitté son domicile en pleine nuit. "Le père de la mère de l’enfant a expliqué avoir reçu un appel à 3h15 durant lequel sa fille lui confiait que son mari voulait la tuer. Elle a dit qu’elle pensait que ce dernier l’empoisonnait dans son alimentation. Le grand-père de l’enfant a expliqué que le couple avait vécu 8 années agréables et que sa fille avait depuis un moment le projet de se séparer de son conjoint en raison de disputes. Elle comptait quitter le domicile et les cartons étaient faits" détaille le procureur de la République.

"La mère va expliquer que son enfant était le diable"

Le deuxième témoin entendu dit avoir croisé sa voisine après avoir été réveillé en pleine nuit. Il l'aurait invitée à rentrer au chaud chez lui, voyant l'enfant en pyjama et sans chaussures. Cette dernière aurait préféré continuer son chemin. Un deuxième voisin, résidant à 100 mètres du domicile de la mère de famille, a lui aussi essayé de lui apporter son aide et de la faire rentrer à l'intérieur, en vain. La suspecte aurait simplement déclaré : "C'est François". François étant le prénom de son compagnon et père de l'enfant. Les deux voisins disent n'avoir constaté aucune trace de coups sur l'enfant à ce moment-là.

"À 5 heures, les gendarmes étaient sur place, et malheureusement cela n’a rien donné. On était près d’une dizaine de militaires à les chercher dans la commune jusqu’à ce qu’on reçoive l’appel de ce père de famille prévenu par son fils qui se rendait à l'école en bus et qui a aperçu la femme et son enfant dans le fossé" poursuit le Général Guyot. 

Interrogée par les enquêteurs, la mère est apparue confuse et très agitée. Elle a rapidement déclaré, même avant que son fils ne soit officiellement décédé : "Je suis lucide, mon fils est mort". Les enquêteurs ont finalement été contraints de la présenter à un médecin dans le but d'évaluer son aptitude a être entendue. "Le médecin la reçoit et va très vite constater l’incompatibilité de son état avec la mesure de GAV. Spontanément, la mère va expliquer que son enfant était le diable et qu’elle l’a étranglé, dans un discours teinté de préoccupations mystiques" détaille Etienne Manteaux.

Des éléments de suspicion permettent de faire penser que madame a joué un rôle dans la mort de son enfant. Aucune suspicion en l’état concernant le père.

Etienne Manteaux, procureur de la République

L’enquête de voisinage laisse apparaître le profil d’une femme joviale mais aussi quelqu’un qui pouvait apparaître impulsif. A cette heure, aucun problème psychiatrique antérieur n'a été identifié. Aucun signalement à l’Aide sociale à l'enfance non plus. L'enfant est décrit comme bien élevé et agréable. La mère de famille est actuellement aux urgences psychiatriques. Deux options sont possibles en fonction de l'évaluation de son état psychiatrique : soit son état de santé nécessite une hospitalisation sans consentement, soit elle ne relève pas d’une hospitalisation sans consentement et sera présentée à un magistrat prochainement.

Au domicile conjugal, où se trouvait le père de famille en sommeil lorsque les gendarmes sont arrivés sur les lieux, aucun désordre n'a été observé. Ce dernier a lui aussi expliqué que le couple se séparait mais qu'aucune dispute n'avait eu lieu le soir du drame. 

Pour l'instant, l'enquête en flagrance est ouverte pour homicide volontaire. Une autopsie du corps de l'enfant est en cours.

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