VIDEO. "En quête d'adrénaline ?" : cet étonnant clip pour pousser les futurs internes à choisir les urgences à Besançon

Après le concours de l'internat, l'heure du choix. Les étudiants en médecine ont jusqu'à la mi-septembre pour choisir leur spécialité en fonction de leur classement. Alors, des internes ont réalisé un clip vidéo pour les encourager à choisir la médecine d'urgence, le CHU de Besançon et les fromages de Franche-Comté !

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"Néo-interne en quête d’adrénaline et de situations médicales variées ? La médecine d'urgence est faite pour toi !" C'est le message des internes urgentistes du CHU de Besançon à tous les étudiants en médecine. Après avoir passé en juin le concours de l'internat en fin de sixième année d'études, ils doivent en effet choisir maintenant leur spécialité en fonction de leur classement.

Un message que les internes bisontins ont fait passer sur le réseau social X-anciennement Twitter, grâce à un clip vidéo. Une petite minute pour vanter leur spécialité, la formation à Besançon et la vie dans la région.

Tout s'est fait un peu dans l'urgence, reconnaît avec humour César Guerrin, l'un des internes du CHU de Besançon à l'origine de l'idée, et avec les moyens du bord. Mais le jeu en vaut la peine, explique celui qui est également le représentant des internes bisontins (AICB), 

Il y a environ 9500 étudiants classés et ils doivent tous maintenant choisir un couple spécialité-ville avant le 15 septembre. A Besançon, on a 12 postes d'internes ouverts aux urgences et on a voulu mettre en avant tous les avantages de notre spécialité, de notre formation et de notre région.

César Guerrin, interne en médecine d'urgence au CHU de Besançon

Une spécialité toute jeune

Une initiative saluée aussitôt par le Professeur Abdo Khoury, responsable de la formation en médecine d'urgence à la Faculté de médecine de Besançon. La médecine d'urgence est en effet une spécialité toute jeune. Elle a été reconnue en 2015 et peine toujours à trouver des candidats. 

"Le décret reconnaissant la médecine d'urgence comme une spécialité est paru le 13 novembre 2015, le jour même des attentats de Paris, tout un symbole ! rappelle-t-il. On parle de médecine d'urgence en France depuis 20 ans seulement alors que c'est une spécialité à part entière depuis plus de 50 ans dans les pays anglo-saxons. Aux USA, elle est sur le podium des demandes avec la dermatologie et la chirurgie plastique !"

Abdo Khoury connaît parfaitement le sujet. Entre 2020 et 2022, il a présidé la Société Européenne de Médecine d’Urgence, l’EUSEM (European Society for Emergency Medicine). "Pourquoi ce n'est pas un premier choix ?, interroge-t-il. C'est parce que les conditions d'exercice sont très difficiles. Tout le monde parle de la crise des urgences, mais personne ne parle de la formation."

Quand on part sur un accident de la route, quand on doit désincarcérer un patient inconscient, croyez-moi, ça demande une bonne formation et une bonne spécialisation ! On a affaire à tout un panel de pathologies. Tout ça s'apprend, ça ne s'improvise pas.

Pr Abdo Khoury, médecin urgentiste au CHU de Besançon.

"La motivation est là et bien là"

En 2022, le Professeur Pierre Hausfater, le chef de service des urgences service des Hôpitaux Universitaire Pitié Salpêtrière-Charles Foix à Paris, s'est penché sur l'attractivité de ce fameux DESMU (Diplôme d'études spécialisées de médecine d'urgence). Il constatait que presque tous les postes avaient finalement été pourvus ces cinq dernières années. La pandémie a mis en lumière le travail des urgentistes et suscité des vocations. Les étudiants en médecine ne boudent pas la spécialité, bien au contraire, même si elle reste en queue de peloton des choix.

"Leur motivation et leur attrait pour la médecine d’urgence est là, et bien là, assure-t-il, tout en admettant qu'il faut "continuer à lutter pour leur obtenir des conditions d’exercice agréables, équilibrées et respectueuses afin de dissiper finalement leur seule véritable inquiétude sur l’avenir que sont les conditions de travail."

Une formation unique à Besançon

Les internes bisontins, en tout cas, ne manquent ni de conviction, ni d'arguments pour promouvoir leur formation à Besançon. C'est tout l'objet de leur vidéo. "On est l'une des quatre villes en France qui proposent une formation spécifique à la médecine de catastrophe, détaille César Guerrin. On a un important centre de simulation à la Faculté de médecine pour pouvoir s'entraîner aux gestes techniques. On peut également faire un DU d'échographie clinique en médecine d'urgence et une spécialisation en médecine d'urgence pédiatrique."

Le jeune interne insiste également sur la variété des interventions sur tout le territoire de la Franche-Comté. "On a la possibilité ici de travailler à la fois en SMUR terrestre mais aussi en héliporté avec les deux hélicoptères Dragon 25 et Héli 25." 

Sans oublier évidemment les atouts de la région : nature, gastronomie, ambiance, proximité avec la Suisse. "Quand on est en concurrence avec des grandes viles comme Paris, Marseille, Lyon ou Montpellier, il faut utiliser toutes nos cartes", plaisante César Guerrin. Car il ne le cache pas non plus, l'idée est que les futurs internes se forment à Besançon puis restent en Franche-comté pour assurer la relève dans les différents services d'urgences à Vesoul, Belfort-Montbéliard, Lons-le-Saunier ou Dole. Il n'y a que trois Francs-Comtois d'origine actuellement dans le service.

Un enthousiasme applaudi par la direction du CHU. Contactée par France 3 Franche-Comté, elle rappelle que "c'est toujours plus efficace que des internes parlent à des internes et pas seulement l'institution."

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