Depuis le rachat de X (anciennement Twitter) par le milliardaire Elon Musk, de plus en plus d’universités françaises prennent la décision de quitter le réseau social. Une initiative qui s’explique notamment par le manque de modération réalisé sur le site.
“L’évolution de Twitter en X depuis le changement de propriétaire nous a causé beaucoup de soucis” atteste Macha Woronoff, présidente de l’Université de Franche-Comté, auprès de nos journalistes Apolline Riou et David Martin. Le 14 octobre 2024, l’établissement d’enseignement supérieur a annoncé sur le réseau social sa volonté de ne plus communiquer sur X.
📢 À nos abonnés X, un message important !
— université de Franche-Comté (@fc_univ) October 14, 2024
L’université de Franche-Comté a choisi de ne plus alimenter son compte X. Cette décision, en accord avec nos valeurs, reflète notre volonté de privilégier des espaces d’échanges plus sereins, loin des discours polarisants.
Des raisons éthiques
Si l’université a pris cette décision, c'est en premier lieu pour des considérations éthiques. Depuis le rachat de Twitter par Elon Musk, un très grand nombre de personnes critique la direction prise par le réseau social. “Tout le monde s’est rendu compte des dégradations de la plateforme X sur les derniers mois” précise Gaëlle Galdin, directrice de la communication de l’Université.
Des dégradations que détaille la présidente : “L’absence de modération a fait de Twitter un réseau social dans lequel il n’y a aucune limite, aucun contrôle. Et dans lequel les propos sont des propos qui ne sont pas alignés avec les valeurs de l’université de Franche-Comté.”
L’université doit être un lieu de débat éclairé, respectueux, un lieu d’ouverture, d’échange. Et X démontre qu’il ne porte pas du tout ces valeurs-là.
Macha WoronoffPrésidente de l'Université Franche-Comté
Un désengagement général
Si les considérations éthiques sont la raison principale de la décision de l’Université, le désengagement de leur cible sur ce réseau social en est une autre. Les étudiants sont aujourd’hui de moins en moins nombreux à utiliser X, et lui préfèrent de loin Instagram. La plupart des élèves interrogés par nos journalistes sont formels, X, ils ne l’utilisent jamais.
Cette décision est donc majoritairement comprise et appréciée : “Je pense que c’est une bonne idée, car X n’est pas un réseau ou on peut discuter paisiblement et faire avancer les choses” admet un doctorant. “Sur X, il y a tout est n’importe quoi, ce n’est pas intéressant” ajoute un étudiant.
L’université de Franche-Comté n’est pas le premier établissement d’enseignement supérieur à sauter le pas. Il y a quelques jours, l’Université de Lorraine a pris la même décision. L’année dernière, l’Université Bordeaux Montaigne, Rennes-2, Lyon 3 et Aix-Marseille avaient aussi déserté le réseau social du milliardaire américain.