"Chaque merci sera votre salaire" : Gérald Darmanin reçu par l’École nationale de police de Montbéliard

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, était en visite ce vendredi 20 octobre dans le Doubs, à l’École nationale de police (ENP) de Montbéliard. Venu honorer le Major de la 268e promotion, il s’est adressé aux 87 nouveaux sortants au cours d'un discours dans lequel il a rappelé les devoirs liés à leur travail.

C’est une tradition que Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, respecte depuis son entrée en poste : celle de remettre sa médaille au Major de promotion national de l’École nationale de police (ENP), lors de la cérémonie de sortie des élèves gardiens de la paix. 

Ce vendredi 20 octobre, le ministre a été reçu pour la deuxième fois par l’école de Montbéliard, dans le Doubs, afin de saluer Maxime Oudot, Jurassien de 27 ans. Il était en présence du Directeur Général de la Police Nationale, Frédéric Veaux. “C'est une fierté”, a réagi l’intéressé qui prendra prochainement son poste à la sécurité publique de Dijon et qui ne “pouvait pas rêver mieux” pour sonner la fin de sa scolarité. 

Arras, dès les premiers mots 

Une 268e promotion nommée “Romain Boulange” d’après le nom du capitaine de police de Lille mort dans l’exercice de ses fonctions il y a trois ans. Autre hommage du jour, Gérald Darmanin a fait référence, dès les premiers mots de son discours, aux victimes de l’attentat d’Arras, le 13 octobre dernier. 

Il a souligné la rapidité d’intervention, en quatre minutes, des forces de l’ordre et y est revenu au moment de conclure sa prise de parole d’une quinzaine de minutes en souhaitant aux jeunes policiers, “comme ceux qui ont arrêté le terroriste dans cette cour de lycée, de chaque jour et chaque nuit avoir le sentiment d’être utile et d’avoir concrètement sauvé des vies”.

"Du bleu au ciel dans le gris du quotidien"

Outre les événements de l’actualité, le ministre de l’Intérieur s’est adressé à la jeune génération en les remerciant pour leur engagement “au service de la patrie”, ce qui demande de “l'abnégation, du courage et de la constance” : “Chaque jour, vous mettrez du bleu au ciel dans le gris du quotidien. [...] Chaque merci sera votre salaire”, a-t-il souligné en appelant les diplômés à en être “digne” et à aider chaque personne croisée comme “si c’était votre mère, comme si c’était votre fils”. 

Citant des exemples de missions du quotidien, comme une femme violentée, un enfant victime d’inceste ou une vieille dame escroquée, le ministre de l’Intérieur a ensuite évoqué les devoirs inhérents à la fonction de gardien de la paix, en tant qu’”incarnation de la force légitime”. Et ce dans le “respect des droits de la déontologie, du professionnalisme et un sens de l’honneur”. 

Faire honneur à leur rôle 

Un sens des responsabilités que Gérald Darmanin a évoqué à plusieurs reprises, s’érigeant en boussole pour ne pas “perdre de vue le but de [leur] engagement”, dans un contexte de défiance où la profession souffre de désamour. “Vous n’êtes pas au café du commerce. Vous aurez une arme”, a-t-il rappelé : “Quand l’un d’entre vous tutoie, quand l’un d'entre vous parle mal, quand l’un d’entre vous désobéi aux règles élémentaires de la déontologie, c’est tous vos collègues que vous insultez.”

Des mots qui ont fait écho à la volonté de bien faire du Major de promotion de cette année, Maxime Oudot, qui invite les jeunes générations de forces de l’ordre à “toujours se remettre en question, se rappeler nos valeurs, notre fonction et du fait que l’on travaille pour la population.”