La Confédération Paysanne, troisième syndicat agricole en France, classée à gauche, a appelé mercredi l'ensemble de ses adhérents à se mobiliser. Cécile Muret, secrétaire générale du syndicat était sur notre plateau, jeudi 24 janvier.
Routes bloquées, appels médiatiques : les agriculteurs poursuivent leurs actions pour obtenir des « mesures concrètes », alors que le premier ministre, Gabriel Attal, a réuni plusieurs ministres à Matignon, jeudi matin.
La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont présenté mercredi soir au Premier ministre une liste de 140 revendications, allant du versement immédiat d’aides à l’allègement de contraintes environnementales.
La Confédération Paysanne peu présente sur le terrain, se mobilise à son tour.
Cécile Muret, secrétaire générale de la confédération paysanne en Bourgogne-Franche-Comté, revient sur les principales revendications de son syndicat et sur les désaccords avec la FNSEA.
Deux revendications se détachent
Tout d’abord, l’attention est portée sur la rémunération. Plus question de produire à perte. Des prix rémunérateurs, des prix protégés à travers des prix plancher sont exigés. La confédération Paysanne demande une loi pour interdire la vente de produits agricoles en dessous de leur prix de revient.
La première mesure c’est d’instaurer une véritable rémunération de notre travail en imposant la rémunération au niveau du prix de revient de nos produits.
Cécile Muret, secrétaire générale de la Confédération Paysanne de Bourgogne-Franche-Comté
Par ailleurs, pour les agriculteurs de la Confédération Paysanne, il faut une fin immédiate de toutes les négociations sur les accords de libre-échange. Ils estiment ces accords délétères à la fois pour eux, mais pour les paysans des pays concernés.
Les accords de libre-échange, c’est surtout pour vendre des services, des avions mais pas vraiment des produits agricoles.
Cécile Muret, secrétaire générale de la Confédération Paysanne de Bourgogne-Franche-Comté
Le syndicat estime que les gouvernements successifs et la FNSEA ont mené conjointement l'agriculture dans l'impasse actuelle d'un système économique ultralibéral, inéquitable et destructeur.
On est dans une agriculture mondialisée avec des coups de production qui sont différents selon les endroits sur la planète. On ne peut pas être compétitifs par rapport à des collègues paysans en Argentine par exemple qui produisent pour les grandes surfaces.
Cécile Muret, secrétaire générale de la Confédération Paysanne de Bourgogne-Franche-Comté
Des désaccords dans les revendications
Alors que les agriculteurs sont également mobilisés en Allemagne, Belgique, Pologne ou Suisse, le mouvement est populaire en France, mais tous les syndicats ne plaident pas pour sabrer les normes environnementales. La Confédération Paysanne propose des solutions bien différentes de celles des syndicats FNSEA, Jeunes agriculteurs et Coordination rurale.
Détruire des haies, éluder la question du partage équitable des terres et de l'eau, ne résoudra pas en profondeur les problématiques de notre métier de paysan, producteur d'alimentation pour nos concitoyen·nes.
Communiqué de la Confédération Paysanne
Les ministres de l'Agriculture et de l'Économie mènent ce vendredi 25 janvier, un comité de suivi des négociations commerciales entre la grande distribution et ses fournisseurs, qui ont une incidence sur le revenu des producteurs.
Quant à la Confédération Paysanne de Haute-Saône, elle tractera demain samedi 27 janvier à Vesoul, de huit heures à midi devant les halles sur la durée du marché. L'occasion de discuter, débattre de la mobilisation en cours et de leurs "différences" de point de vue avec la FNSEA.