Deuxième jour de procès devant le tribunal correctionnel de Besançon. Les témoins se sont succédés dressant le profil et la personnalité du pilote Barthélémi Maresma aux commandes de l'avion.
Qui était Barthélémi Maresma, 48 ans ? Il pilotait l'avion ce soir là. Et a trouvé la mort avec ses trois passagers.
L'enquête a clairement mis en cause sa responsabilité. Le pilote aurait roulé trop longtemps sur la piste - 1.000 m au lieu des 500 à 600 habituels - avant de décoller, puis aurait tardé à prendre une trajectoire ascendante, volant trop bas pour éviter la cime des arbres en bout de piste.
L'enquête a établi que l'homme n'aurait jamais du prendre les commandes de l'avion ce soir là. Il n'avait pas les qualifications nécessaires à ce type de vol. D'anciens employeurs avaient décelé sa dangerosité.
Le pilote Maresma qualifié à l'audience de cow-boy des airs
Partis pour sauver une vie, deux médecins et le copilote sont morts dans le crash
Le 19 octobre 2006, peu après minuit, un avion de la société Flowair aviation s'écrasait au décollage sur l'aérodrome de La Vèze, près de Besançon.A son bord le pilote, un pilote stagiaire de 35 ans et deux médecins du Centre hospitalier régional de Besançon, de 26 et 34 ans, partis prélever un foie.
Si l'enquête a établi qu'une faute de pilotage était clairement à l'origine de l'accident, le patron de la compagnie lyonnaise, un pilote testeur et un contrôleur aérien doivent répondre d'homicides involontaires à la barre du tribunal correctionnel de Besançon, les investigations ayant mis au jour des défaillances antérieures qui peuvent expliquer le drame.
Trois personnes sur le banc des prévenus
Elles sont accusées d'homicide involontaires. Tous sont des professionnels du secteur aérien- Franck Alpanes, le gérant de la société Flowair qui faisait travailler le pilote décédé dans le crash
- Francois Trouillet, adjoint au chef de la circulation aérienne Lyon-Bron. Il n'aurait pas vérifié correctement la qualification IFR (instruments flying rules - vols aux instruments) du pilote
- Alain Racoupeau, contrôleur agréé DGAC qui aurait validé le stage d'adaptation du pilote au sein de la compagnie dans des conditions suspectes.
- Ces 3 personnes sont présumées innocentes.
Verdict attendu en fin de semaine
Treize témoins sont cités à ce procès. 25 personnes se sont constituées partie civile.Le jugement est attendu en fin de semaine. Le patron de la compagnie et le pilote testeur encourent cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende. Le contrôleur, 3 ans et 45.000 euros.