Début 2021, Daphné Lemoine se lance sur les routes du Doubs au volant d’un petit camion. Aujourd’hui, elle doit arrêter son activité d’épicière ambulante. Le commerce n’est pas rentable.
Elle a vécu le quotidien des commerçants ambulants. Ce n’est pourtant pas son métier, elle qui est fonctionnaire : "En plein confinement, je me suis dit qu’il fallait que je trouve quelque chose de concret pour aider les habitants du secteur", explique Daphné Lemoine, "et une épicerie, ça m’a toujours tenté".
Alors, début 2021, elle prend un congé sabbatique et tente une nouvelle expérience professionnelle. Elle achète un petit camion et commence ses tournées d'épicerie ambulante. L'idée semble bonne, car les habitants des environs de Déservillers, dans le Doubs, ne disposent quasiment pas de commerces de proximité.
Mais aujourd’hui, Daphné arrête tout : "il faut être raisonnable, j’ai aussi un famille et une vie personnelle, quand on ne peut pas vivre de son métier, il faut se rendre à l’évidence."
Reportage : Stéphanie Bourgeot, Philippe Arbez et Florentin Nogara
Retour à la case départ
Parmi ses clients fidèles, les regrets sont unanimes : "ces petits commerçants se crèvent à la tâche, forcément ça se finit mal, c’est dommage !", explique l'un d'entre eux.
L’épicerie ambulante, la chaleur humaine et la convivialité apportées à des habitants isolés n’auront pas été suffisantes. Demain, Daphné la commerçante ambulante va redevenir Daphné la fonctionnaire.
Il faut à présent limiter les pertes : "j’ai mis mon camion en vente, j’espère le revendre en retombant à peu près sur mes pieds", conclut Daphné. Une déception, mais pas de regrets : elle garde le souvenir d’une belle expérience.