“Fermer le dernier téléski de Pontarlier, ça fait un pincement au cœur”, le réchauffement climatique condamne le ski alpin dans la ville du Haut-Doubs

Dans le Haut-Doubs, le téléski de la Glacière, implanté sur la montagne du Larmont à portée de skis de la capitale du Doubs ne rouvrira pas cet hiver 2023-2024.

Des générations de Pontissaliens y ont fait leurs premières descentes, leurs premières gamelles parfois. Le massif du Larmont a connu jusqu’à 7 téléskis dans le secteur. Ils ont fermé les uns après les autres. Le dernier, celui de la Glacière, va s'endormir à jamais, malgré la présence de plus de 17.000 habitants sur la commune de Pontarlier. Les moteurs ne rédémarreront pas, pour des raisons budgétaires, et bien sûr climatiques. 


Le conseil communautaire a voté mardi 28 novembre la fermeture définitive du téléski de la Glacière. “C’est une décision mûrement réfléchie qui a été difficile à prendre. Elle ne fait pas forcément plaisir, car le site du Gounefay où se trouve l’installation, c’est le site par excellence des Pontissaliens. Moi-même, comme beaucoup de personnes, on a commencé à skier sur les pentes du Larmont” confie Patrick Genre, maire de Pontarlier et Président de la Communauté de Communes du Grand Pontarlier au micro de notre journaliste Marine Candel.

Moins de neige, et des coûts de fonctionnement trop importants


Située à 850 mètres d’altitude, la commune de Pontarlier voit les hivers devenir de plus en plus cléments. La neige est toujours là, mais elle ne permettait plus ces dernières années de faire tourner ce téléski qu’une dizaine, voire une quinzaine de jours par an. Contre 50 jours, il y a encore une dizaine d’années. 

C’est une piste qui était vouée à disparaître

Patrick Genre, maire de Pontarlier et Président de la Communauté de Communes du Grand Pontarlier


L’élu argumente sur le coût d’un tel équipement de ski alpin. Le déficit s’établissait à 900 à 2000 euros par jour d’ouverture du téléski. Car les charges étaient là, mais pas les recettes. 10 à 15.000 euros auraient été nécessaires juste pour redémarrer le téléski cet hiver. La seule solution pour pérenniser l’installation aurait été d’investir dans des canons à neige. Une hérésie selon la communauté de communes.

Une pétition pour défendre le téléski de la Glacière



Des habitants de Pontarlier et du secteur ont lancé une pétition fin novembre et rassemblé près de 600 signatures. “En fermant et en démantelant le dernier téléski de Pontarlier, les élus privent les jeunes habitants de l’apprentissage du ski alpin à proximité de chez eux, sur une piste facile lorsqu’on débute, et à prix abordable” estiment-ils.

Marine Besson fait partie de ceux qui aimaient fréquenter le site. “Fermer le dernier téléski de Pontarlier, ça fait un petit pincement au coeur” explique cette maman. Les jeunes enfants devront aller aux Fourgs ou à Métabief pour l’apprentissage du ski alpin. Cette maman regrette que la communauté de communes n’ait pas sondé les habitants de Pontarlier. “On aurait peut-être pu proposer de faire une association de parents, de grands-parents pour faire tourner ce téléski sans que ça coûte à la communauté de communes” dit-elle. Une vision utopiste, selon Patrick Genre qui dit comprendre l’amertume des Pontissaliens. Mais, “les gens oublient qu’il y a des conditions de sécurité à avoir pour ouvrir une piste de ski alpin”. Et cela implique une préparation des pistes, du personnel. 

Faire du Larmont un site quatre saisons, avec toujours une offre de neige


Le téléski de la Glacière va rester à l’arrêt ces prochains mois en attendant d’être démantelé, vendu ou cédé. “On va faire évoluer l’offre sur le blanc au Larmont en travaillant sur des pistes de luges, d’autres activités nordiques, le maintien du tapis pour les petits” précise Patrick Genre. Le Larmont se tourne vers un fonctionnement quatre saisons. Les souvenirs de la Glacière se raconteront au coin du feu. Une page, autrefois blanche se tourne. 

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