L'agriculteur Joris Mauvais, chargé de l'épandage illicite sur des champs de Charmauvillers, a violemment agressé hier le garde pêche Patrice Malavaux de l'AAPPMA La Franco Suisse. Un acte dénoncé par l'association de pêche et condamné par la chambre d'agriculture, la FDSEA, les JA du Doubs.
Patrice Malavaux a été pris en charge par les Pompiers du secteur qui l'ont conduit aux services des urgences de Besançon. Dans un communiqué, le président de l'association de pêche la Franco Suisse, Christian Triboulet, précise que cet agriculteur s'en est pris également verbalement à la famille de Patrice Malavaux en la "menaçant de mort" et qu'il a également agressé un autre habitant du village du haut-Doubs. Deux plaintes doivent être déposées pour ces agressions.
Christian Triboulet demande aux responsables agricoles de "condamner officiellement cette agression sauvage qui donne une image bien négative de l’agriculture et de la filière Comté", il espère "que des mesures internes seront prises contre lui" et demande "également à l’état Français de faire le nécessaire pour assurer la protection de la famille de monsieur Malavaux".
Sans attendre ce communiqué, la profession agricole, par la voie de la FDSEA 25, a condamné "ces pratiques et ce geste inadmissibles". Ce matin , l'affaire a été évoquée lors de la réunion de bureau de la chambre d'agriculture du Doubs et du Territoire-de-Belfort. Son président, Daniel Prieur, déclare que d'une affaire agricole, on est passé à une affaire environnementale puis à un faits divers. La profession agricole ne soutient en aucun cas le comportement extrémiste de ceux qui ne respectent pas la réglementation. La profession condamne fermement ce type d'attitude".
En début d'après-midi, la FDSEA et les JA publient un communiqué et dénoncent "avec la plus grande fermeté l’ensemble de ces agissements. D’une part, les professionnels de l’Agriculture que nous sommes ne peuvent cautionner des pratiques pouvant causer, de manière entièrement gratuite, des pollutions des milieux aquatiques. Engagés depuis plusieurs années dans l’amélioration de la qualité des eaux et la préservation de l’Environnement, les agriculteurs trouvent inacceptable que les agissements d’individus isolés remettent en question leur professionnalisme et leur souci permanent de protéger la Nature.
D’autre part, la FDSEA et les JA du Doubs s’opposeront toujours à toute agression physique mettant en cause l’intégrité physique ou morale d’hommes et de femmes. Ces agissements sont indignes de notre profession et de notre société, et vont à l’encontre de l’ensemble des valeurs que nous défendons. Nous souhaitons un prompt rétablissement à la victime de cette agression".
Quant à la fédération de pêche du Doubs, elle déclare par la voix de son président Gérard Mougin qu'elle "attend la suite des événements mais souhaite de la part des autorités et de la justice une attitude des plus ferme et des sanctions à la hauteur
des actes de l'irresponsable agresseur".
Fin décembre 2017, Joris Mauvais avait épandu du purin sur des champs enneigés, une pratique totalement interdite en raison des effets néfastes sur les cours d'eau et l'absence d'intérêt agronomique. Cet agriculteur avait réalisé cette prestation de services pour le compte de deux agriculteurs âgés de Charmauvillers. Les agents de l'Agence Française pour la Biodiversité s'étaient rendus sur place et avaient demandé aux responsables de régler une amende.
La présidente du conseil départementale du Doubs, Christine Bouquin, avait alors déclaré que "Le département s’oppose donc à ces pratiques inadmissibles, néfastes pour l’environnement et la qualité de nos rivières, désastreuses pour l’image de nos territoires et l’investissement au quotidien de nos agriculteurs." Dans le cadre des conférences Loue et rivières comtoises, la collectivité territoriale et l'Etat ont mis en place des groupes de travail eau et agriculture », « eau et assainissement » pour l'amélioration de la qualité des cours d'eau.
Le 3 janvier dernier, Joris Mauvais avait de nouveau épandu du lisier sur des champs gorgés d'eau. Une fois de plus, il égratignait l'image de marque d'une profession agricole, ruinant ses efforts d'amélioration des pratiques.